La sécheresse devient un véritable fléau pour les agriculteurs. La situation est critique tant pour l’agriculture que pour les bêtes. Les réserves de cet hiver sont déjà entamées pour alimenter les vaches. La nourriture manque et la production de lait est en baisse. Une réaction en chaine qui entraine une diminution de la production de lait et de facto, du reste des produits laitiers.
Les vaches pâturent dans des champs brûlés et l’herbe peine à pousser sous cette chaleur accablante. Les agriculteurs ont constaté un déficit d’eau de 200 litres par mètres carrés depuis le mois de juin. La situation est critique : la nourriture des bêtes commence à manquer. Une situation affligeante pour Dany Van Nieuwenhuyse, agriculteur dans la ferme du Baron Al-Cinse :
"Nous passons en période hivernale. Il s'agit de la période où nous devons soigner les bêtes, donc les nourrir et veiller à ce qu'elles aient suffisamment de nourriture. Donc nous entamons nos stocks début septembre, au lieu d'octobre"
Pour les éleveurs, il y a deux saisons de 6 mois : la période estivale, où les animaux s’auto-suffisent en broutant l’herbe dehors et la période hivernal, où l’éleveur doit apporter un supplément de nourriture. Mais cette année, la période hivernal risque de durer 8 à 9 mois à cause de la sécheresse, ce qui n’augure rien de bon pour la suite. Les agriculteurs vont entamer leurs réserves d'hiver et si celles-ci manquent, il faudra probablement vendre des bêtes...
Impossible, en plus, de se rattraper en achetant des produits à d'autres pays européens : c'est la même chose partout. Comme en Belgique, la terre est tellement sèche que rien ne pousse en ce moment :
"Tout ce qu'on ensemmence maintenant, les colzas par exemple, ça ne germe pas. Les engrais verts qui auraient pu permettre de faire une récolte d'arrière saison pour le bétail : ça ne démarre pas"
Et la sécheresse affecte une autre branche du secteur agricole : les produits laitiers. Les vaches laitières ont besoin d’herbes jeunes et vertes en période estivale, des petites pousses qu’elles n’ont plus le luxe de trouver depuis quelques mois. De facto : leur production de lait diminue, et tout le reste avec.
"Le lait, le beurre, les fromages, tout se tient. La base d'une production laitière c'est le lait... Une fois que le lait manque, tous les sous-produits dérivés vont être déficitaires aussi. Il y aura probablement une hausse des prix au commerce"
Cette longue période sèche aura encore des répercussions l’année prochaine chez les agriculteurs. Certains devront faire des choix au sein de leur bétail. D’ici là, les consommateurs peuvent s’attendre à une hausse des prix des produits laitiers
Noélie Detry