En ces temps difficiles, où les factures d’énergie ne font que grimper, il est important de repenser sa consommation. Certains agriculteurs revoient donc leur mode de fonctionnement avec l’installation d’unité de micro-méthanisation agricole Biolectric, afin de produire leur énergie localement. Une démarche écoresponsable dans laquelle la ferme Rary à Gozée s’est engagée il y a de cela deux ans…
La micro-méthanisation c'est transformer le lisier en trois choses : l'électricité, la chaleur et le digestat, grâce à une installation Biolectric.
Le processus démarre directement de la vache, elles sont surélevées sur des caillebotis et un racleur passe une dizaine de fois par jour afin de récupérer un fumier le plus frais possible. Ce dernier tombe alors dans une pré-fosse, puis est pompé vers le digesteur, où se trouve le système de méthanisation. Quatre à six mètres cube de lisier sont ainsi récoltés par jour.
"Dans le digesteur, on récupère le gaz du lisier. De là, le gaz va vers le moteur, où il est filtré parce qu'il y a du souffre. Le moteur fait tourner la génératrice, qui produit l'électricité : 11 kW en continu, sauf le jour où il faut faire un entretien du moteur"
Cette quantité d'électricité permet donc à Michel Rary, agriculteur, de vivre sur son réseau local, et si surplus il y a, il peut l'envoyer sur le réseau principal.
"Je produis ma propre électricité avec le gaz du lisier, donc je ne pourrais pas être plus heureux que ça"
Autre avantage pour les agricultures : le digestat. Il s'agit d’un engrais vert désodorisé que les agriculteurs peuvent utiliser. Les riverains sont donc soulagés, plus d'odeur désagréable quand on passe à proximité des champs. Et autre point positif, azote présent dans le digestat est minéralisé (et non plus organique), donc il est plus facilement assimilé par les racines des plantes.
Appelé l’or noir, le lisier devient une nouvelle façon de voir les choses pour les agriculteurs. Il transforme leur façon de consommer et surtout, leurs factures à la fin du mois. Pour les agriculteurs, l'installation Biolectric représente un financement de 200,000€, un investissement largement rentabilisé selon Michel.
Noélie Detry