Le Réseau de soutien à l'agriculture paysanne et la Fédération unie de groupements d'éleveurs et d'agriculteurs (Fugea) ont manifesté ce jeudi devant les cabinets des ministres de l'Agriculture, Willy Borsus, et de l'Environnement, de la Nature et de la Ruralité, Céline Tellier, à Namur.
La délégation s'est mobilisée pour obtenir le refus d'un projet d'agrivoltaïsme, une technique qui associe l'exploitation agricole et la production d'électricité photovoltaïque, à Aiseau-Presles, dans la province de Hainaut.
"Le gouvernement wallon doit se prononcer dans les prochaines semaines sur un projet d'installation de 20.000 panneaux photovoltaïques sur 30 hectares de terres agricoles", a expliqué le chargé de mission à la Fugea, Thomas Huyberechts. "Jusqu'en 2022, une directive compliquait l'acceptation de tels projets en Wallonie, mais elle vient d'être assouplie par son auteur, le ministre de l'Agriculture, Willy Borsus", a-t-il ajouté.
Le secteur craint que l'agrivoltaïsme participe à la flambée du prix du foncier. D'après les données de l'Observatoire du foncier agricole wallon, entre 2017 et 2022, les prix des terres agricoles ont augmenté de 33,7%, passant de 27.205 euros/ha à 36.368 euros/ha.
"Les rentes promises par les entreprises énergétiques sont jusqu'à 10 fois supérieures à celles que peut rapporter une activité agricole", a précisé Thomas Huyberechts. "L'agrivoltaïsme limite également les activités agricoles possibles sur des terres exploitables. Or, comme les énergies renouvelables, l'agriculture paysanne et familiale permet de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, en limitant les distances parcourues par nos aliments et en assurant des pratiques de culture durables."