La chambre du conseil de Charleroi rendra son ordonnance dans le dossier du décès de Jozef Chovanec lundi. Le parquet a sollicité en janvier dernier un non-lieu pour les 31 inculpés, tandis que la partie civile a sollicité un renvoi devant la justice.
Jozef Chovanec est décédé le 27 février 2018 à l'hôpital Marie Curie de Charleroi, où il avait été transféré à la suite d'un malaise cardiaque survenu le 24 février. Pris de délire, ce citoyen slovaque avait été maîtrisé de manière brutale par divers policiers dans une cellule de l'aéroport de Charleroi, où il entendait prendre un avion pour retourner dans son pays natal.
Emmené en cellule, Jozef Chovanec s'était frappé la tête plusieurs dizaines de fois contre un mur. En sang et très agité, ce dernier avait été maîtrisé fermement par les forces de l'ordre, par le biais d'un plaquage ventral, la tête enveloppée dans une couverture, avant de recevoir l'injection d'un calmant. Les images de vidéosurveillance de l'intervention ont notamment montré des agents souriants et une policière effectuant un salut nazi.
Le 26 janvier dernier, le règlement de procédure de ce vaste dossier a pris fin après deux jours de débats. Trente-et-un inculpés, dont principalement des policiers, sont susceptibles de faire l'objet d'un renvoi devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour un procès judiciaire.
Lors des audiences à huis-clos, les parties civiles (dont la veuve de Jozef Chovanec, Unia et l'aéroport de Charleroi) ont plaidé pour le renvoi des inculpés devant la justice. Dans la foulée, le ministère public et les avocats à la défense ont sollicité un non-lieu pour l'ensemble des inculpés.