La compagnie aérienne irlandaise à bas coût Ryanair a annoncé mardi, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, l'ouverture de neuf nouvelles lignes dès cet hiver au départ de l'aéroport de Charleroi.
Le patron de Ryanair Michael O'Leary a par ailleurs annoncé qu'aucune nouvelle ligne n'est prévue au départ de Zaventem en raison "des coûts aéroportuaires élevés".
Les nouvelles lignes de Ryanair au départ de Brussels South Charleroi Airport relieront dès cet hiver la Wallnie à Cork (Irlande), Dubrovnik (Croatie), Göteborg (Suède), Kaunas (Lituanie), Lamezia, Reggio de Calabre, Trieste (Italie), Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) et Tel Aviv (Israël). Au vu des tensions actuelles au Moyen-Orient, cette dernière liaison ne sera assurée que si la situation sécuritaire le permet, est-il précisé.
Dans le même temps, Michael O'Leary s'est plaint de coûts aéroportuaires jugés "élevés" à Brussels Airport et qui rendent "Zaventem plus cher que la plupart des aéroports concurrents en Europe". Cette hausse implique que l'aéroport de Bruxelles "ne bénéficiera d'aucune croissance de Ryanair cet hiver". La compagnie a déjà fermé sa base à Zaventem en 2023 et propose depuis lors des vols avec des appareils basés à l'étranger.
L'homme fort de Ryanair a ajouté attendre près de dix millions de passagers sur ses vols depuis et vers la Belgique cette année : 8,9 millions depuis et vers Charleroi et environ 1,2 million depuis et vers Zaventem.
La compagnie prévoit de transporter un peu moins de 200 millions de passagers sur l'ensemble de l'exercice 2024/2025 (d'avril à mars). Elle visait initialement 205 millions de voyageurs, mais les retards dans la livraison des Boeing 737 "ont coûté 5 millions de passagers", a déclaré Michael O'Leary. Son ambition est de porter ce nombre à 300 millions par an d'ici à dix ans. La flotte passerait de 600 à 800 avions sur cette période.
Le PDG affirme encore avoir gelé le recrutement du personnel de bord "pour la première fois en 10 ou 15 ans". "La rotation est pratiquement nulle", a-t-il lancé. "Nous avons en fait trop de personnel en ce moment." Les constructeurs aéronautiques Boeing et Airbus sont confrontés à des problèmes et des retards de livraison qui empêchent de nombreuses compagnies aériennes d'augmenter leur capacité pour l'instant. Par conséquent, la demande de nouveaux pilotes, stewards et hôtesses de l'air est faible.
Le patron de la compagnie irlandaise a également dénoncé une hausse du coût du trafic aérien ainsi qu'une augmentation des retards liés au contrôle aérien en Europe. "Il est totalement inacceptable que des milliers de vols européens continuent d'être retardés ou annulés à cause des pénuries de personnel du contrôle aérien et de leur mauvaise gestion", a-t-il clamé, invitant la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à prendre des mesures.
Il a enfin réclamé que les contrôleurs aériens soient au complet lors des vagues de départs en matinée, déterminantes pour donner le rythme du reste de la journée. "Si la première vague de vols peut partir le matin sans retard, il y a de bonnes chances pour que les autres vols restent dans les temps le reste de la journée", a déclaré M. O'Leary. Il a estimé qu'un quart des premiers vols de Ryanair sont retardés chaque jour.