Le prononcé sur la culpabilité de Domenico Puddu est tombé en début de soirée vers 19h30 à la Cour d’Assises du Hainaut à Mons après plusieurs heures de délibération du jury populaire. L’accusé, âgé de 70 ans, qui a tué son voisin Jean-Yves Wargnies avec un pistolet automatique à Marchienne-au-Pont le 30 décembre 2019 a été reconnu coupable d’assassinat, de menace et de port d’arme avec circonstance aggravante.
A la sortie de la salle d’audience ce soir, après l’annonce de la culpabilité de Domenico Puddu, les proches ont ressenti un premier soulagement. Notamment Christophe Bertelli, qui avait été le témoin direct du drame : « Justice est faite. Je suis déjà satisfait de cette culpabilité, même si bien sûr, ça n’efface rien. Mais j’ai le sentiment aujourd’hui d’avoir été écouté, entendu. Et je me suis encore plus rendu compte lors de toutes ces audiences, de la dangerosité de Mr. Puddu. C’est important qu’il ne puisse jamais mettre d’autres personnes en danger ».
Les soeurs de Jean-Yves Wargnies, en larmes : « ça y’est, enfin, il est reconnu coupable par la justice. Nous avions confiance et ce soir, c’est déjà un soulagement, une avancée importante », expliquent-elles.
Un accusé difficile à défendre
Ce jeudi en journée lors des plaidoiries Maître Thomas Puccini, avocat de l’accusé, évoquait un dossier qui n’est pas facile.
« C’est un dossier particulier car il y a une injustice criante dans cette affaire. L’injustice, c’est le décès tragique d’un homme bien, Jean-Yves Wargnies. Il n’y a pas d’excuses, monsieur Puddu doit comprendre que son geste est irréversible. La réalité est que nous défendons monsieur Puddu avec mon confrère mais en aucun cas nous n’essayons de minimiser quoi que ce soit », expliquait-il en introduction.
« Je vais cependant vous donner la version de Mr. Puddu et tenter de démonter que les choses ne se sont pas passées exactement telles qu’elles ont été décrites lors des jours précédents du procès. Notamment le fait que lorsque Puddu s’est rendu la première fois au domicile de la victime le 30 décembre 2019, il est bien déjà en possession d’un pistolet, mais celui-ci n’est pas armé lors de cette première visite. Ce qui veut dire que l’accusé ne s’est pas levé ce matin là en se disant qu’il allait tuer Jean-Yves Wargnies », argumente Me Puccini.
L’avocat de l’accusé évoqué également la préméditation, qui est très claire pour la défense des parties civiles : « Contrairement à ce qui a été avancé par la défense des parties civiles, la préméditation ne remonterait pas à des mois ou des semaines antérieures, mais au jour même du drame », avance Me Puccini.
« Ce n’était donc pas de la rage, mais un projet criminel », selon l’avocat général
Lors des répliques, les avocats des parties civiles et l’avocat général ont vivement manifesté leur désaccord avec la défense de l’accusé, relevant le côté dangereux et déterminé de Domenico Puddu. « Cette affaire, c’est un cas d’école. Car dans ce dossier, la préméditation est quasiment inséparable de l’intention d’homicide », ajoute l’avocat général. Ce n’était donc pas de la rage, mais bien un projet criminel. La balle tirée dans la nuque de la victime est une réelle exécution », a répliqué l’avocat général François Demoulin.
Le débat sur la peine aura lieu demain dès 9h, pour clore cette semaine de procès à la Cour d’Assises du Hainaut.
Ch. Baneton