Pour l’année 2024, la ville de Charleroi mettra en application un dispositif de prévention de féminicides et de violence conjugale. L’objectif: diminuer le pourcentage de féminicides dans la région. Les femmes victimes de harcèlement ou de violences vont pouvoir bénéficier d’un bouton relié à leur téléphone, qui signalera directement la police d’un danger.
Alors que l’année 2023 n’est pas encore terminée, on compte pas moins de 25 féminicides médiatisés en Belgique, selon "Stop féminicides". Si les chiffres s’élèvent à 25 féminicides, ils sont sans doute plus nombreux en réalité. On estime qu’une femme sur 5 est victime de violence. Afin de prévenir des féminicides et violences conjugales, un dispositif mobile va permettre aux victimes de signaler de manière imminente un danger aux autorités.
"Il s’agit d’une extension de l’application 112, indique Alicia Monard, échevine de l’Égalité des Chances (PS). La personne qui bénéficiera de cette installation sera directement en contact avec la Zone de Police de Charleroi. "
L’installation de cette application sur le téléphone des victimes sera soumise à plusieurs conditions. La victime doit présenter de réels dangers pour en bénéficier et ne plus être en contact avec l’auteur des coups ou du harcèlement.
La zone de police de Charleroi formera ses agents face à ce problème. Elle serra l’actrice principale de la procédure et mettra tout en œuvre à la requête du parquet.
" Les choses sont mises en place au niveau supérieur, confie Alicia Monard. L’alerte sera donc mise en place chez nous, mais également dans d’autres communes. Le signalement doit être géré par la police sur base des plaintes. Le but aussi est d’en parler, que les autorités connaissent les victimes et les auteurs pour diminuer le taux de violences conjugales."
Ce système est déjà en réflexion depuis 2022 dans la région de Charleroi, c’est le chef de groupe C+, Tanguy Luambua qui a interpellé le conseil communal à l’époque.
"Ça fait un an et demi que j’ai soumis cette proposition au conseil communal. Cette application répondra à une demande de l’art des victimes qui est énorme. En Belgique, chaque année il y a de plus en plus de femmes qui déposent plainte pour harcèlement ou pour des violences."
Une concrétisation qui plait également aux associations qui accueillent chaque jour plusieurs femmes victimes de violences conjugales ou de harcèlement.
"L’installation de ce bouton est une bonne chose, mais il ne faut pas le considérer comme la solution unique qui va stopper les violences, raconte Luc Mertens, directeur de l’établissement « Le 26 ». Bien souvent, lorsque les femmes sont hébergées au « 26 », leur seule sécurité, mais une fois qu’elles partent, elles peuvent toujours tomber sur leur bourreau même si elles ne le cherchent pas hors on sait que les féminicides arrivent généralement lors de la rupture ou les mois qui suivent cette séparation."
Pour pouvoir accueillir encore plus de femmes dans le besoin qu’elles soient victimes de violences conjugales, harcelées ou sans domicile fixe, 2 abris de nuits vont être accessibles dans le courant de l’année 2024. Le premier sera situé à Dampremy et le second se trouvera à la Ville-Haute, dans le quartier de Charleroi-Nord.