Mobilité à présent... On peut parler d'un véritable événement : les travaux du petit ring de Charleroi (le R9) sont enfin terminés ! Ce vaste chantier avait démarré en 2014 et devait durer 3 ans maximum. Après de multiples retards, cette fois, ça y'est... toutes les voies sont libres sur la petite ceinture carolo depuis ce mercredi.
Les automobilistes qui empruntent le petit ring de Charleroi depuis ce mercredi n’en croient pas leurs yeux. Les piquets, les panneaux de chantier et les rétrécissements ont complètement disparu. Après 6 ans de travaux, cette fois, ça y’est, la saga du R9 est enfin terminée.
Quelques finitions sont donc encore prévues, la fluidité du trafic sera peu, voir pas perturbée par ces petits chantiers. La rénovation du R9 aurait dû être clôturée il y a trois ans, mais les équipes d’ouvriers et d’ingénieurs ont dû faire face à de nombreuses complications. En septembre dernier, la fin des travaux avait été (une énième fois) reportée, à cause de ce portique bleu destiné à la mise en peinture qui devait être démonté.
Retour sur toute la saga du chantier du R9
Problèmes d’étanchéité, de joints de dilatation, dégradation des bétons et glissières de sécurités plus aux normes… Après 40 ans de bons et loyaux services, le petit ring de Charleroi, le R9 était au bord de l’agonie. Une usure liée à son âge et au trafic. 50.000 véhiculent l’empruntent chaque jour…
C’est en septembre 2014 que débute une réhabilitation en profondeur du ring, sur 1,8 kilomètres dans sa partie sud, la partie aérienne. Un chantier pharaonique (entre la rue de l’Acier et la porte de la Neuville), de 26 millions d’euros HTVA, financé par la SOFICO et réalisé avec le Service Public de Wallonie. Le délai alors annoncé est de 3 ans.
D’emblée, l’opération, qui s’articule en 3 phases est annoncée comme étant complexe. Le tronçon à rénover est divisé en 3 zones qui présentent chacune des caractéristiques différentes au niveau de la structure. Au total, 15 ponts et viaducs et 9 échangeurs sont concernés, dont une zone située au-dessus de la gare et du parking de la Villette.
Mais allant de surprises en surprises, les phases successives du chantier commencent à prendre du retard. Un nouveau délai est annoncé : fin 2018, soit un an de retard. Mais rapidement, une année supplémentaire vient encore s’ajouter à ce calendrier qui semble devenir extensible à souhait. La SOFICO pointe alors du doigt INFRABEL, qui met plusieurs mois pour accorder chaque autorisation de coupure de circulation ferroviaire dans le périmètre de la gare.
Et la saga DANS la saga, c’est ce fameux portique servant à la mise en peinture. Une solution qui se voulait innovante mais qui a connu des ratés. Sommée de trouver des solution pour réorganiser le chantier, la société sous-traitante tarde à se manifester. Des mois de retards s’ajoutent encore aux délais annoncés. Et c’était sans compter une série d’avaries invisibles sous les ponts, qui vont encore figer certaines phases. Pourtant, en juin 2017, une fin imminente du chantier est déjà fièrement annoncée par la SOFICO.
L’épisode du portique qui tombe en panne, puis qui est difficilement utilisable repousse encore les délais. En septembre 2019, c’est la panique… un morceau de béton se détache d’une section du tablier du R9. Le bloc s’est écrasé sur la bande intérieure de ce rond-point de l’entrée de Charleroi, heureusement sans faire de blessés. Cela fait fait alors 5 ans que le ring est en rénovation.
En novembre 2019, un nouveau délai de fin de chantier est alors annoncé : ce sera pour avril 2020. « Cette fois, on y arrive », affirme la SOFICO. Les retards successifs qui incombent directement à l'entreprise chargée du chantier, ont été sanctionnés
Mais en mars 2020, le coronavirus vient s’ajouter à la complexité des travaux. C’est le début du confinement, le chanter s’arrête. Un énième délais est alors communiqué : juin 2020. Nous sommes à présent à 6 ans de chantier. Le double du calendrier initial. « Fin septembre, ce sera presque fini » précise le maitre d’ouvrage. Mais comme si il manquait encore un épisode à cette laborieuse série, la fin du chantier est à présent remise à la fin du mois d’octobre… raison invoquée : le démontage de ce fameux portique de peinture. La circulation ferroviaire doit de nouveau être interrompue durant l’opération, et cela doit se faire de nuit, le week-end. Les automobilistes semblent ne plus y croire. Ces barrières de sécurisation les embouteillages feraient-il à jamais partie du décor du R9… Il reste encore une lueur d’espoir… en tout cas pour ceux qui veulent encore y croire…