La compagnie aérienne espagnole Volotea ouvrira, à partir du 21 décembre 2022, une ligne entre l'aéroport de Charleroi (BSCA) et la ville française de Lyon. Un non sens pour le député régional Ecolo, Christophe Clersy, qui s'est exprimé dans ce sens lors de la dernière séance du Parlement wallon. Il a interrogé le ministre des infrastructures aéroportuaires sur la question.
De plus en plus, nous nous entendons seriner que nous devons faire des efforts à tous les échelons pour lutter contre le réchauffement climatique que ce soit dans notre consommation quotidienne ou dans nos déplacements. Et pendant ce temps, les compagnies aériennes à bas prix, comme Volotea, ouvrent de nouvelles lignes entre Charleroi et Lyon.
Une situation intolérable pour le député wallon Christophe Clersy qui s'est exprimé dans ce sens au Parlement wallon.
"Volotéa va effectivement ouvrir à partir du 21 décembre une liaison entre Charleroi et Lyon, une distance très courte en avion et ce vol m'ennuie pour deux raisons. La première c'est qu'il existe une alternative crédible en train pour rallier Lyon au départ de la Belgique. Et d'autre part, lorsqu'un passager emprunte l'avion, il émet près de 50 fois plus de CO2 qu’un passager qui emprunte le train. ”
La solution du train est-elle plus contraignante et plus chère ? pas forcément, car si comme le député régional vous choisissez consciemment l'option du train Bruxelles-Midi et Lyon, vous voyagerez pendant 3h28 pour la somme de 62 euros dans le meilleur cas de figure.
Ce qui est également interpellant, c'est la marche arrière stratégique opérée par l'aéroport carolo. Jusqu'ici BSCA avait en effet peu de lignes aériennes pratiquant de tels sauts de puce.
Mais quelles sont véritablement les marges de manoeuvre de la Région wallonne face à un marché en progression constante ?
“ Aujourd’hui, le transport aérien représente environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial mais le volume du trafic aérien mondial double tous les 15 ans depuis le milieu des années 1970, ce qui équivaut à un taux de croissance de 5 % par an. À chaque battement de cœur, un avion décolle dans le monde, ce qui représente environ 72 vols par minute. C’est cette croissance exponentielle qui est préjudiciable et j’ai la faiblesse de croire que ce type de liaison renforce malheureusement ce phénomène. "
Le Ministre wallon des infrastructures aéroportuaires, le MR Adrien Dolimont a rappelé qu'il n’y avait actuellement pas de moyens d'actions juridiques au niveau européen pour prendre attitude par rapport à ce type de vols même si des réflexions sont en cours.
"Je crois que l'on doit repenser notre rapport à l'avion, il faut vraiment replacer l'aviation dans son domaine de pertinence et faire en sorte que lorsqu'une alternative crédible efficace en plus, existe, alors on doit vraiment la privilégier. Dans ce cas, il faut faire en sorte que l'offre ferroviaire soit privilégiée. D'autre part, il y a un combat au niveau Européen, il ne faut pas le négliger."
Et le député régional d'ajouter qu'il soutiendra le ministre dans ses démarches au niveau européen pour porter la parole de la Wallonie dans le débat sur la taxation du kérosène utilisé par les avions