En 2008, la Commission européenne lançait la Convention des Maires pour soutenir les politiques en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La commune de Beaumont adhère à cette démarche grâce à un plan de 25 mesures qu'il s'agit à présent de déployer sur le terrain.
Le plan énergie climat est issu de la convention des maires, une initiative européenne qui engage les communes partout dans l'Union à atteindre l'objectif de réduction de moins 55% des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030.
A Beaumont, c'est Delphine Duchateau du service environnement qui est chargée depuis 2023 de coordonner ce plan dans l'optique également de faire participer un maximum de citoyens.
"Et donc, on a mis en place trois groupes de travail, avant tout, pour pouvoir avoir des idées les plus larges possibles, qui pourraient faire partie des mesures reprises dans le plan. Un groupe de travail s'est formé autour de l'agriculture, un second autour de la mobilité, du logement et un troisième autour du secteur tertiaire."
Parallèlement à cela, un comité de pilotage a été installé, composé de citoyens beaumontois qui n'ont pas été triés sur le volet. Ce comité a pu dégager 25 mesures qui constituent aujourd'hui le plan énergie climat de Beaumont. Aujourd'hui, il n'y a plus qu'à !
Des actions concrètes pour une économie réelle
Parmi les 25 propositions, le logement et l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments. L’objectif à l’horizon 2030 étant de réduire cette consommation de 29,5 % (25,17 GWh/an) et de diminuer de 38,6 % (7.173 TCO2/an) ses émissions de CO2 par rapport à 2018.
Autre exemple, la promotion de l’installation de panneaux photovoltaïques chez les particuliers (Tiers investisseur, location toitures, obligations pour nouveaux bâtiments, ...), notamment via la plateforme Wap’isol. Dans ce secteur, l’objectif communal est de produire 9,14 GWh/an et d’émettre 2.394 TCO2/an en moins d'ici 2030.
Du côté de l'administration communale, ce sont encore 40,3 % d’économie d’énergie (0,74 GWh) et 40,2 % d'économie
d’émissions de CO2 (197 TCO2) qui peuvent être réalisées sur la consommation de chauffage.
Et des exemples comme ceux-là, il y en a beaucoup avec des actions liées aussi à la plantation de haies, à la végétalisation d'espaces publics.
Pour Marie-Claude Duchateau, une habitante engagée il faut aussi miser sur la mobilité douce et le circuit court.
" Mon intérêt dans ce travail autour du PAEDC (le plan énergie climat) est de permettre aux citoyens de pouvoir se déplacer en toute sécurité dans l'entité. Mais peut être aussi un peu en sortant de l'entité, dans un souci de mobilité douce et de consommation locale. Il y a des choses concrètes déjà mises en place. Notamment, un comité qui vise à sécuriser tous les chemins à mobilité douce. Il faut savoir qu'on a pas mal de chemins entre les différents villages de l'entité et il est important que le citoyen en soit informé pour pouvoir se déplacer facilement en toute sécurité."
La commune fera sa part !
Pour le bourgmestre de Beaumont, Bruno Lambert, impliquer les citoyens était une condition sine qua non. Une façon de faire adhérer la population à ce projet sans contraintes. Il n'en demeure pas moins que la commune s'investira aussi fortement dans ce projet et là où il manque parfois de moyens, nul doute qu'il y ait des idées.
"Nous devrons faire la part du travail qui nous revient. Nous avons plusieurs axes. D'abord, grâce à notre adhésion aux intercommunales Ceneo (intercommunale de financement dans le domaine de l’énergie) et Enovia (filiale de l'IPFH), grâce auxquelles nous pourrons investir en panneaux photovoltaïques avec comme bénéfice nous l'espérons, une facture allégée."
24 TCO2/an d'ici 2030 pourraient être économisées en installant l’équivalent de 100 kWc de panneaux solaires sur le patrimoine de la commune, l'hôtel de ville, le hall sportif...
"Un autre axe fort est la possibilité grâce au "banquier des communes", de faire des études d'investissements à condition que nous ayons un engagement de souscription de prêts bancaires de minimum 500 000 €. Les premières projections nous disent que nous en sommes déjà au-delà du million."
Au total, les différentes actions sur le patrimoine communal permettraient ainsi d’économiser 305 TCO2, soit une réduction de 35,4 % de ses émissions par rapport à 2018.
Un parc photovoltaïque et une communauté d'énergie à Barbençon
Et ce n'est pas fini ! A Barbençon, l'ancienne carrière révèle un paysage très bucolique, mais dispose surtout de plusieurs hectares disponibles, et pourquoi pas pour l'installation d'un parc photovoltaïque. Le propriétaire n'est pas opposé à cette idée et les pourparlers sont en cours.
"On doit se revoir pour un projet de communauté d'énergie. Nous pourrons avoir, à Barbençon, un emplacement pour installer des panneaux photovoltaïques en dimension presque industrielle et avoir en filigrane, par la même occasion, un projet partagé de communauté d'énergie dans lequel viendra se joindre bien évidemment notre intercommunale d'électricité."
D'autres actions non-énergétiques n’ont pas pour objectif premier d’économiser du CO2 mais surtout de préparer le territoire aux conséquences du réchauffement climatique.
Parmi ces actions :
- Préserver les ressources en eau ;
- Limiter les risques liés aux sécheresses pour les cultures locales.
- Préserver les sols en augmentant l’infiltration de l’eau
- Se prémunir des coulées de boue et d'éventuels risques d’inondation.
- Augmenter la biodiversité ;
- Tenter de limiter l’apparition d’îlots de chaleur ;
- Sensibiliser les plus jeunes aux bienfaits de la nourriture locale et durable ;
- Soutenir l’agriculture locale ;
Bref, il y a du travail et à Beaumont, administration communale et administrés se remontent les manches pour ce sprint final.