Sur les 262 victimes de la catastrophe du Bois du Cazier, 17 n'ont toujours pas été formellement identifiées. Parmi elles, il y a le papa de Michele et pour ce fils de mineur, c'est un jour important puisqu'avait lieu ce lundi matin l'exhumation des 17 corps enterrés au cimetière de Marcinelle.
65 ans plus tard, les 17 corps des mineurs non identifiés ont été exhumés ce lundi matin. Sur place, étaient présents les polices fédérales et locales, le DVI, la protection civile et Michele, le fils d’un de ces mineurs. « C’est très spécial car j’ai attendu 65 ans pour tenter de retrouver mon père, confie Michele. Je me rappelle encore bien des derniers instants de ma mère sur son lit de mort. Il y avait une photo de mon père au-dessus d’elle et à ce moment-là, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. »
L‘opération est délicate et unique puisque c’est une première mondiale et c’est le Service d’Identification des Victimes qui est à la manoeuvre. « A partir de ce mardi, il y aura des anthropologues qui se rendront sur place pour faire les examens anthropologiques (Science qui étudie les caractères anatomiques et biologiques de l'espèce humaine). Puis, il y aura des examens pathologiques, dentaires et des prélèvements ADN. Donc tout va se faire au cours de cette semaine », annonce Christian Decobecq, le directeur du DVI Service d’Identification des Victimes.
« On se donne une année car tous les examens prennent beaucoup de temps. Il faut aussi que les laboratoires soient disponibles car il ne faut pas oublier que tous les experts qui travaillent sur ce dossier le font de manière bénévole. »
Pour que l’exhumation se fasse, il a fallu avoir toutes les autorisations, de l’UNESCO, de la VILLE, des familles aussi. Un travail titanesque qui s’est étalé sur deux années. « Ca n’a pas été facile administrativement car il y avait quand même certaines règles à respecter pour exhumer 17 corps donc c’est historique », précise Alain Forti, le conservateur du musée du Bois du Cazier
Les corps reposent dans un établissement de pompes funèbres de la région où divers examens d’autopsie seront réalisés.
« C’est la science qui vole au secours de l’histoire, commente Alain Forti. Quelque part, c’est une dette que l’on a vis-à-vis des mineurs et la moindre des choses, c’est de leur donner un nom. »
Lorsque l’on pourra identifier formellement les corps, Michele tiendra la promesse faite à sa maman sur son lit de mort: ramener la dépouille de son père en Italie. Un deuil qui pourra enfin débuter, 65 ans après la catastrophe du Bois du Cazier.