La cour d'assises du Hainaut a prononcé, jeudi, une peine de 18 ans de réclusion criminelle contre Sébastien Gotiaux, reconnu coupable du meurtre de Maxime Roget, perpétré la nuit du 3 au 4 mai 2020 à Beauwelz, de la tentative de meurtre d'un policier et de rébellion armée contre les quatre policiers venus l'interpeller chez lui.
La cour et le jury ont reconnu des circonstances atténuantes en faveur du condamné: l'absence d'antécédent correctionnel, le profil violent et alcoolique de son père, sa prise de responsabilité et ses regrets qui semblent sincères.
Le 3 mai 2020, Sébastien Gotiaux et Maxime Roget passent la journée ensemble, en France, autour d'un barbecue, pourtant interdit en raison de la pandémie. Ils boivent de l'alcool chez un ami. Le soir, ils se retrouvent chez Sébastien Gotiaux, rue Pilarde à Beauwelz. Les deux hommes vident une bouteille de rhum et une bouteille de whisky. Ils trinquent, se filment et envoient la vidéo à leur ami français. Il est un peu plus de 22h00.
Quelques heures plus tard, entre minuit et une heure, les riverains de la rue Pilarde sont réveillés par des cris et un coup de feu. Sébastien Gotiaux vient de tuer Maxime Roget d'une balle, qui s'est logée dans la mâchoire de la victime après avoir effleuré le thorax, et d'une trentaine de violents coups de crosse de fusil dans le visage. Maxime s'est étouffé avec son sang.
Les voisins alertent la police. Deux binômes policiers se rendent à la rue Pilarde. Ils longent la haie séparant la maison de Sébastien Gotiaux de la rue. Un policier crie "police", alors qu'il se trouve derrière le portail. Sébastien tire un coup de feu avec son fusil de chasse et rentre chez lui. Il se rend vers 6h00.
Sébastien Gotiaux ne se souvient de rien. Il dit avoir été victime d'un trou noir entre l'envoi de la vidéo et son interpellation par les forces de l'ordre. Selon les experts en santé mentale, cette amnésie est atypique mais possible.
Mercredi, le jury a retenu le meurtre, la tentative de meurtre envers un seul policier de la zone de police de la Botte du Hainaut et la rébellion armée contre les quatre policiers venus l'interpeller.
Pour la peine, ils ont retenu la gravité des faits, le traumatisme causé aux policiers, la tristesse infligée à la famille de Maxime Roget, mais aussi les possibilités de réinsertion de l'accusé au sein de la société.
Source: Belga