L’affaire concerne un litige opposant 37 pompiers volontaires à la Ville de Nivelles. Elle a été initiée par le nivellois Rudy Matzak, sapeur-pompier volontaire depuis 1981. L'enjeu de la décision du Tribunal du travail de Bruxelles qui doit tomber ce lundi : savoir si un pompier volontaire qui est de garde chez lui doit être considéré comme du travail...et donc payé.
Le Tribunal du Travail a demandé à la Cour européenne de Justice de se prononcer. Verdict de la CEJ : à partir du moment où le pompier doit être dispo en 8 minutes pour sa commune, il lui est impossible de s'adonner à d'autres activités chez lui...et est donc considéré de facto comme étant au boulot.
Evidemment, on peut comprendre la position de la ville de Nivelles qui sait pertinemment que si les pompiers obtiennent gain de cause, la facture sera de l'ordre de centaines de milliers d'euros. Et de manière plus générale, au regard de ce que dit la CEJ, ce sont évidemment tous les pompiers volontaires du royaume qui risquent d'engouffrer dans la faille. Et les communes d'y perdre leurs culottes...
Mais cela, ce n'est pas le problème des hommes du feu qui ont allumé un incendie on ne peut plus logique. Après tout, qui est prêt à sacrifier une partie de sa vie privée pour le travail sans la moindre compensation ? Nier le droit aux pompiers de pouvoir compter leurs heures et être rémunérés en conséquence s'apparente un brin à de l'esclavagisme moderne.
Sans compter enfin que nous parlons-là de pompiers volontaires qui font aussi cruellement défaut. Et qui risquent de se faire encore plus rares si les communes ne leur donnent pas un minimum de reconnaissance, financière entre autre.
A force de jouer avec le feu, elles ne devront pas venir se plaindre qu'elles se brûlent.