On se demande souvent, d'année en année, pourquoi la Belgique (et singulièrement la Fédération Wallonie Bruxelles) est régulièrement à la traîne dans les enquêtes PISA. Pour rappel, cette enquête évalue les performances des élèves de 79 pays dans le monde, dont la Belgique. En 2019, nos élèves, par exemple, en matière de lecture, se situaient en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE.
Voilà des années et des années qu'on se demande quelles sont les causes profondes de cette disparité. Des années aussi que les responsables politiques font et défont des plans d'attaque pour y remédier. Il n'y a qu'a voir la confusion qui règne autour du fameux pacte d'excellence dont on se demande s'il verra réellement le jour...
Mais au fond, la faiblesse de l'enseignement en Fédération Wallonie Bruxelles ne résiderait-elle pas dans ses propres disparités cristallisées autour d'une problématique centrale: celle des réseaux.
Dernier exemple en date ? Pas plus tard que ce mardi, nos confrères du Soir faisaient état de ce que Wallonie Bruxelles Enseignement (le pouvoir organisateur de l'Enseignement officiel) estimaient qu'il n'y aurait pas pour les élèves d'évaluation (d'examens en clair) avant...2021. En clair, il n'y aura pas de sessions d'examen en décembre prochain. Pourquoi ? Simplement pour laisser plus de temps aux apprentissages; Et ainsi rattraper quelque peu le temps perdu avec la longue parenthèse covidienne.
En soi, il y a derrière cette décision une logique qui se défend. Le problème, une fois de plus, c'est que toutes les institutions scolaires et, de facto, tous les élèves francophones ne seront pas sur la même ligne. Ainsi, pour l'Enseignement libre, chaque école (chaque Pouvoir organisateur) aura le loisir d'organiser ou pas des examens en décembre prochain. Plus inégalitaire que cela, c'est impossible. D'un côté des élèves qui auront la possibilité de se remettre sur les rails scolaires de manière plus posée, de l'autre des écoles qui, potentiellement, reprendront le train comme s'il ne s'était rien passé. Et, à l'inverse, d'un côté des enfants qui n'auront pas la possibilité de se jauger, de l'autre des gosses qui sauront dès décembre où ils en sont.
Un enseignement solide est un enseignement cohérent. Ou tous ont les mêmes chances. Où tous vivent les mêmes réalités. Cet enseignement égalitaire, censé donner les mêmes possibilités à chacun de s'éduquer et donc, in fine, de trouver sa place dans la société, il n'existe pas chez nous. Et il n'existera jamais tant qu'un réseau unique ne sera pas la règle.