Hier soir, le gouvernement fédéral est parvenu à un accord sur la réforme des pensions. Celui-ci clarifie les conditions d'accès à la pension minimum et les contours du nouveau « bonus pension ». Mais selon la Fgtb, les agents de la fonction publique paient le prix fort de cet exercice budgétaire imposé par l'Europe.
La réforme des pensions à laquelle le gouvernement est parvenu hier soir aux termes de longs débats est un exercice imposé à nos élus par l'Europe. Conscients que la population vieilli et que les pensions pèsent de plus en plus lourd sur les budget de l'Etat, avant de passer au Plan de Relance, l'Europe exigeait en effet un effort d'équilibre, ou d'équilibriste à nos dirigeants. Il fallait enrayer l'augmentation des dépenses pensions et trouver quelques 30 milliards d'euros.
L'exercice a été fait, un accord a été trouvé, un accord qui ne satisfait visiblement pas tout le monde, à commencer par la FGTB services publiques. La pension des fonctionnaires risque en effet d'être rabotée à plus ou moins court terme.
"Les économies réalisées sur la péréquation des pensions publiques (système qui leur permet de suivre l'évolution des traitements des fonctionnaires actifs) s’élève à 2 milliards d’euros par an. En clair, cela signifie que des fonctionnaires pensionnés depuis un certain temps vont accuser une réelle perte de pouvoir d’achat. Et ce, sans aucune concertation sociale préalable!" précise le communiqué du syndicat socialiste.
Le malheur des uns, fait le bonheur des autres
Tout n'est pourtant pas négatif, l'accès à la pension minimum, a ainsi été amélioré. Au cours de l'été 2022, le gouvernement fédéral avait décidé de conditionner la pension minimum à une condition supplémentaire de 5000 jours de travail effectif (3120 jours pour les travailleurs et travailleuses à temps partiel).
Les périodes de congés thématiques et de chômage temporaire sont désormais comptabilisées comme du travail effectif. Une bonne nouvelle pour le syndicat.
"Toutefois, nous craignons que de nombreuses femmes, à faibles revenus, ne soient encore exclues de la pension minimum, par exemple les travailleurs et travailleuses à temps partiel."
Mais, regrette la Fgtb, la pénibilité du travail est la grande absente de cette réforme.
"Pénibilité qui est pourtant au cœur des préoccupations sur le terrain. Pénibilité qui écarte toute possibilité de prolonger la carrière et donc de profiter d’un quelconque bonus pension. Pénibilité sur le dos de laquelle il ne serait pas question de faire des économies budgétaires mais bien de dessiner un cadre adapté pour les fins de carrière."
Un sujet qu'il faudra aborder, tôt ou tard, mais ça c'est pour une prochaine réforme sans doute !