25 ans après la disparition tragique de Julie et Mélissa dans « la maison de l’horreur » de Marc Dutroux à Marcinelle, le dossier de réaménagement du lieu du drame en site mémorial n’a toujours pas abouti. En 2017 pourtant, le bouwmeester de Charleroi disait lui-même : « Il faut une intervention à la mesure des bouleversements que l’affaire Dutroux a provoqués en Belgique, avec des répercussions historiques, sociologiques et politiques sans précédent.” Pourtant, ce dossier présenté comme prioritaire est toujours dépourvu d’une quelconque concrétisation
Dans ce quartier défavorisé devenu lieu de tourisme malsain le long de la route de Philippeville, les habitants sont désespérés. Le conseiller communal Défi Jean-Noël Gillard vient de déposer une question d’actualité. Il y rappelle notamment que “les projets se succèdent. En 2014, l’idée d’un parc avec des arbres et des fleurs blanches avait émergé. En 2019, on parlait d’un square mémoriel avec bancs et bacs de végétaux.”
« Je pense que, même après tout ce temps, c’est important de pouvoir interroger la Ville sur ses intentions par rapport à cet endroit qui doit devenir un lieu de vie et de mémoire », ajoute Jean-Noël Gillard.
La Ville a acquis les biens voisins et a la maîtrise du foncier et de l’immobilier. C’est donc au bourgmestre Paul Magnette en charge de l’Aménagement urbain qu’il appartient d’avancer ainsi qu’aux aux équipes du bouwmeester en charge du projet. « Tout cela a été inscrit au budget de la ville, mais il s’agirait aussi d’aller chercher une subvention régionale dans le cadre de la Politique des Grandes Villes pour y arriver » rappelle le conseiller communal Défi.
Le projet doit être participatif
Jean-Noël Gillard soulève également d’autres questions : « Associera-t-on les habitants du quartier aux choix définitifs ?” Selon nos collègues de la DH, la Ville affirme que “les familles des fillettes ont été consultées, le bourgmestre les a rencontrées personnellement.” C’était il y a environ 6 mois, précise le bouwmeester en insistant sur le caractère hautement sensible du sujet.
« L’idée d’y réaliser un square mémoriel ne me semble pas insensée » déclare Jean-Noël Gillard. "Mais ce que nous avions également pensé, c’est de solliciter une fondation comme la fondation Papillon qui oeuvre justement en matière d’épanouissement des enfants et de collaborer avec des associations qui pourraient imaginer un lieu qui soit plus qu’un simple endroit mémoriel ».
Le temps passe et ce triste vestige reste à l’abandon, avec, pour masquer la façade, une simple fresque bleue sur une bâche, qui représente deux enfants.