Maryse de Bidart a eu un choc ce dimanche matin en se rendant au cimetière de Gosselies, sur la tombe de son papa, soldat pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de tombe. Mais c’est en fait toute la pelouse qui a subi le passage d’engins de chantier.
La parcelle dédiée aux anciens combattants et déportés des deux grandes guerres mondiales s'est vue démembrée de toutes ses stèles.
Une scène d'horreur pour ces enfants de soldats
Ne restent que des bandes de terre entrecoupées d’herbe et les restes d’une plaque mortuaire.
« Je suis en pleurs, confie Maryse Debidart. Il n’y a plus rien. Je ne retrouve même pas la plaque en l’honneur de mon papa. Et pourtant, les tombes des anciens combattants sont protégées, on ne peut pas les retirer. Je ne comprends pas. Je n’ai même pas été prévenue qu’on projetait d’enlever la tombe. »
Aucune lettre n'a été envoyée aux descendants et pas une pancarte avec un avis signalant que des travaux allaient se réaliser. En principe, on ne peut enlever que les tombes de soldats qui ne sont pas sur la liste des anciens combattants. Dans le cas contraire, il s’agirait d’une erreur. "On n'a pas de respect pour nos parents, explique en pleurs Paula Bruneel, 84 ans. Je ne sais pas expliquer tout ça ni même ce que j'ai ressenti. Ce n'est pas possible de voir ça."
La Ville Charleroi reconnaît son erreur
Ces aménagements devaient se faire le 14 avril dernier sauf que la crise sanitaire en a décidé autrement. Entre temps, le déconfinement s'est amorcé avec la reprise des activités de l'entreprise privée mandatée par la Ville.
"Pour vouloir bien faire, certains services (de la Ville) ont repris ces travaux sans en prévenir d'autres, explique l'inspecteur général de la Ville de Charleroi, Amaury de Saint-Martin. Ce qui a induit un problème de communication auprès des familles malheureusement. A cet emplacement, il y aura une superbe pelouse d'honneur donc tout est fait pour que ce soit réalisé le plus rapidement possible."
C'était donc la confusion au sein de la Ville mais on l'assure, les corps ne seront pas déplacés. Les familles pourront continuer à se recueillir car, pour elles, les cimetières sont remplis de gens irremplaçables.