Le 20 mars dernier, un troisième mineur qui faisait partie des 14 victimes non identifiées de la catastrophe du Bois du Cazier a été formellement identifié, près de 70 ans après le drame.
Ce sont les nouvelles technologies en matière de recherche sur base de l'ADN qui ont permis cette identification, mais aussi, pour la première fois, une collaboration internationale, avec des centres de recherche en Suède et en Norvège.
Rocco Ceccomancini faisait partie des 14 mineurs non identifiés de la catastrophe du bois du Cazier. Il y a quelques jours, l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) annonçait son identification officielle grâce aux analyse ADN. Une très bonne nouvelle pour l’équipe de l’ancien site minier marcinellois.
"c'est une très bonne nouvelle car ça redonne de l'espoir pour toutes les familles des mineurs qui ne sont toujours pas officiellement identifiés", explique la directrice du Bois du Cazier, Colette Ista.
C’est en octobre 2021 que les 14 corps non identifiés ont été exhumés pour faire l’objet d’un long processus d’analyses. Depuis cette date, seules deux victimes avaient pu être formellement identifiées : Oscar Pellegrims et Dante Di Quillo. Mais désormais, le nom de Rocco Ceccomancini pourra, lui aussi, être inscrit sur la stèle commémorative du cimetière de Marcinelle.
"Rocco n'avait que 19 ans. Il était originaire du village de Turrivalignani, dans la province de Pescara en Italie. Il est arrivé à Marcinelle quatre mois avant la catastrophe. Dans les 262 victimes qui ont péri le 8 août 1956, sept étaient originaires du même village que Rocco", détaille Colette Ista.
Pour la première fois, c’est une collaboration internationale, avec des centres de recherches et universités de Suède et de Norvège, qui a permis d’identifier une victime de la catastrophe de Marcinelle.
"À la suite des deux identifications attestées dès 2023, l'INCC a collaboré avec d'autres organismes européens afin d'aller plus loin dans la recherche grâce à d'autres technologies. C'est en Suède que commence ce nouveau chapitre, le Conseil national de médecine légale suédois a donc analysé plus en précision les ADN fournis par les familles. Ensuite, les résultats ont été envoyés en Norvège où la Norwegian University of Life Sciences et le Département des Sciences médico-légales de l'Hôpital Universitaire d'Oslo étaient chargés d'interpréter les analyses reçues", ajoute la directrice.
Une nouvelle avancée importante aussi pour Michele Cicora dont le papa fait partie des 14 mineurs qui n’avaient pas été identifiés. C’est lui qui est à l’initiative des demandes d’identifications. Une démarche qui a débuté en 2018.
Finalement, alors qu’il est à l’origine de la démarche, Michele n’a toujours pas reçu de résultat pour son papa. Mais l’identification de Rocco Ceccimancini lui donne un nouvel espoir.
"J'espère qu'un jour ces avancées permettront d'identifier aussi mon papa. En attendant, je suis très content et ému pour la famille de Rocco Ceccomancini".
Le développement des technologies et ces nouvelles collaborations pourraient donc peut-être permettre de pouvoir redonner une identité aux autres mineurs encore inconnus aujourd’hui.