Le secteur B to B fonctionne au ralenti depuis quelques semaines. La Sonaca n’a pas cessé ses activités depuis le début la crise mais son rendement est sous la barre des 50%. L’entreprise aéronautique a évidemment revu sa manière de fonctionner afin de sécuriser au maximum son personnel.
Le premier constat que l'on se fait lorsque l'on arrive sur le parking de l'entreprise, c'est qu'il y a très peu de voitures, ce qui donne une idée de la fréquentation dans les bâtiments. Mais pour accueillir tout ce petit monde, on parle tout de même de 450 personnes quotidiennement, il a fallu repenser les règles sanitaires pour limiter la propagation et de protéger au mieux les employés.
"Depuis à peu près six semaines, nous avons mis en place dans l'entreprise, petit groupe par petit groupe, des solutions pour éduquer le personnel à utiliser le nouveau fonctionnement", explique Michaël Wacquier, le responsable de la sécurité et prévention de la Sonaca. Nous respectons les règles distanciation mais nous ne sommes pas en mesure de les respecter pour diverses raisons, alors nous mettons en place d'autres barrages."
La Sonaca s’étale sur 114,000 mètres carré, bureaux et ateliers confondus. Dans un des bureaux par exemple, seuls 5 travailleurs étaient présents sur la cinquantaine qui l’occupe habituellement . Et dans les usines de production, là aussi, on se veut tatillon sur les règles sanitaires.
Une période de fortes turbulences
Mais la crise sans précédent qui plane sur le transport aérien menace directement aussi l’industrie aéronautique. Certaines commandes s’annulent, d’autres sont reportées.
"Les compagnies aériennes sont en difficulté, elles n'ont plus besoin d'acheter des avions ou elles ne sont plus en mesure de les payer donc elles annulent leurs commandes chez Airbus ou Boeing, explique Bernard Delvaux, l'administrateur délégué de la Sonaca. Nous allons être obligés de faire du chômage économique sur Gosselies dans la proportion de l'activité évidemment. En espérant que le volume va revenir progressivement en 2021."
S’ajoutent aussi à cela les risques de faillite de certaines compagnies ayant des commandes en cours. La baisse de capacité des compagnies va augmenter le volume d’avions d’occasion qui feront concurrence aux avions neufs. La disparition de certains maillons pourrait mettre à mal une industrie portée par des fleurons nationaux comme la Sonaca. Bref, le secteur aéronautique est foudroyé en plein vol.