Depuis ce 29 janvier, le musée de la Photographie de Charleroi a présenté ses nouvelles expositions pour la saison! Ce soir, nous vous présentons l'exposition "Soleil Noir" par Gaëlle Henkens et Roger Job, mais aussi des clichés des inondations qui ont eu lieu en Belgique prises par Danielle Rombaut.
Soleil Noir pour le soleil de la Camargue et noir comme le pelage des taureaux. Les photos de Gaëlle Henkens et Roger Job vous immergent immédiatement dans cette drôle de passion que les Camargais ont pour les taureaux. "On ici parle de culture, ce n'est pas du tout un folklore" explique le photojournaliste Roger Job. "Le travail que nous avons fait, avec Gaëlle, est de montrer une micro société dont l'organisation absolue tourne autour du taureau. C'est lui qui cimente le vivre ensemble et dicte l’agenda du temps".
Une culture totalement différente de celle de l’Espagne d’ailleurs! En effet, en Camargue, c'est le taureau qui est un Dieu et non pas le toréador. "Le taureau n'est pas mis à mort, c'est en ça que c'est totalement différent. Ils sont très respectés" précise Gaëlle Henkens. "Les taureaux qui ont par exemple une très grande carrière de course ont une retraite paisible au marais, puis sont enterrés debout face à la mer".
Cette recherche sociologique aura, au total, duré quatre ans. Les deux photosjournalistes ont d'abord été accueillis chez une premier manadier (éleveur) pendant un an. Cette insertion leur a permis de comprendre les rouages de cette micro-société et culture. Au terme de cette année, leur ami manadier les a présenter à d'autres manades leur permettant d'avancer dans leurs recherches.
Deux salles - deux ambiances
Danielle Rombaut travaillait au SPF finance avant de tout quitter pour prendre des cours de photographies. Fin juillet, elle doit présenter un projet de fin d’études et les inondations se présentent à elle comme une évidence. La photographe s'est rendue à Pepinster et Trooz en septembre, "je voulais constater ce qui s'est passé chez les gens, dans leur maison. Je voulais les rencontrer et voir comment ils vivaient".
Elle est allée au plus près des habitants, qui ont accepté qu’elle prenne des photos de leur quotidien. "Quand j’étais dans la rue, les gens me demandaient de venir chez eux pour prendre des photos. Ils avaient le sentiment d'être oubliés, que personne sauf les volontaires ne savaient comment ils vivaient. Ils voulaient que je montre la vie d'un sinistré. C'était très triste car dès qu'on ouvrait la porte, le constat était toujours le même: ils n'avaient plus rien".
Ces expositions sont disponibles jusqu’au 15 mai au musée de la photographie. L’occasion de découvrir des récits de vie ensoleillé, mais aussi percutants.
Noélie Detry