L'Union francophone des associations de parents de l'enseignement catholique (Ufapec) a dénoncé jeudi le choix de la nouvelle majorité MR-Engagés en Fédération Wallonie-Bruxelles de revoir le tronc commun prévu jusqu'à l'âge de 15 ans et de faire de la 3e année du secondaire une année d'orientation.
"La réforme du Pacte d'excellence est une réforme systémique", rappelle son secrétaire-général, Bernard Hubien."Toucher à l'un ou l'autre de ses aspects fondamentaux pourrait conduire à terme à un déséquilibre profond de l'ensemble", s'inquiète-t-il.
Dans leur accord de majorité pour la FWB, MR et Engagés annoncent leur souhait d'évaluer l'ensemble du Pacte d'excellence et d'assurer davantage d'activités orientantes en 3e secondaire afin d'en faire une année de transition en conservant un "socle allégé d'activités communes".
Une mesure que ne comprend pas l'Ufapec. "Il est étonnant de vouloir évaluer quelque chose qui n'existe pas encore!", grince ainsi M. Hubien.
Le nouveau tronc commun jusqu'à 15 ans n'est en effet censé arriver en 3e secondaire qu'en 2028.
Dès lors, comment peut-on déjà être sûr que celui-ci n'apportera pas de bénéfices, s'étonne l'Ufapec. D'autant que "les retours que nous avons aujourd'hui de l'introduction du tronc commun (en primaire) sont positifs!", se lamente Bernard Hubien.
Les parents de l'enseignement catholique s'inquiètent aussi de la volonté de la nouvelle majorité de modifier l'accompagnement personnalisé prévu aujourd'hui pour tous pour un système d'aides aux seuls élèves ayant échoué aux épreuves externes.
L'Ufapec voit aussi d'un mauvais œil le souhait du gouvernement d'évaluer l'interdiction en place aujourd'hui d'organiser des contrôles et examens durant la semaine suivant une période de congés scolaires.
"C'est tout à fait inquiétant", estime Bernard Hubien. "Si les semaines de vacances sont transformées en périodes pour étudier, alors on rate l'objectif de la réforme qui visait à faire des vacances une vraie période de repos!".
L'association redoute aussi que l'évaluation annoncée des mesures de gratuité scolaire (l'octroi aux élèves de fournitures scolaires gratuites jusqu'en 3e primaire, ndlr) conduise à une réduction de celles-ci.
"La précarisation des familles est malheureusement croissante et ces mesures viennent vraiment soulager les dépenses à charge des parents", insiste l'Ufapec.
L'association s'étonne également que l'accord de majorité n'aborde en aucune manière le décret qui régit les inscriptions en 1re secondaire. Avec l'arrivée prochaine (en 2026) du tronc commun en secondaire, celui-ci n'a plus aucun sens, selon l'Ufapec.
"Le décret Inscription crée des ruptures majeures dans les parcours scolaires", martèle Bernard Hubien. "C'est totalement en contradiction avec le continuum pédagogique voulu par le tronc commun".
Pour l'Ufapec, une modification du décret est urgente vu l'échéance de 2026 qui approche à grands pas.
A côté de ces critiques, les parents de l'enseignement catholique saluent néanmoins deux points positifs dans le programme du nouveau gouvernement.
D'abord la volonté d'encourager davantage la fréquentation de l'école dès l'âge de trois ans. Ensuite, la décision de mettre fin à la discrimination de financement public qui existe aujourd'hui entre l'enseignement libre et l'officiel.