Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles présentait au Parlement son projet de «Décret-Programme» aujourd'hui. Les enseignants étaient donc invités à un arrêt de travail. La CGSP Enseignement menait elle une action, sur la Place de la Digue.
Dans le secteur de l’Enseignement, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a mis sur la table une série de réformes qui font beaucoup parler d’elles. L’action du jour avait pour objectif de poursuivre la sensibilisation de la population face aux mesures qui inquiètent les enseignants. Ce matin, les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont voté un décret : les réformes vont être mises en applications malgré les réactions qu’elles suscitent. Christophe Hemberg, secrétaire régional à la CGSP Enseignement Charleroi, explique :
Nous sommes là pour conscientiser la population aux dommages causés par la déclaration politique communautaire tombée en juillet dernier, et par les premières conséquences à la rentrée prochaine du décret programme qui a été voté ce matin. Il prévoit la réduction de moyens alloués notamment à l'enseignement qualifiant.
Des professeurs participaient à l’action, ils sont inquiets.
On veut vraiment éviter que l'école devienne un secteur comme une entreprise gérée administrativement, de manière inhumaine ou simplement à cause de chiffres, ajoute Nathan Landrain, professeur à Beaumont et Chimay.
Un avenir qui effraie les enseignants
Économies, réduction d’équivalents temps plein dans l'enseignement technique et professionnel et suppression de nombreuses options… Les enseignent craignent surtout pour l’avenir des élèves. Selon eux, supprimer des options de l’enseignement qualifiant, c’est empêcher des élèves de trouver un métier plus tard. Ils veulent agir afin que les enfants et jeunes restent le plus longtemps possible dans l’enseignement.
On ne se bat pas pour nous, pour notre carrière, explique Nathan Landrain. On se bat vraiment pour l'avenir des élèves. Être enseignant, c'est un métier, mais aussi une passion. On se bat au quotidien pour essayer de donner cette chance aux jeunes. On regrette que cette chance, on essaye de nous l'enlever.
En sensibilisant la population à la cause, les enseignants espèrent convaincre les citoyens de se joindre au mouvement. Des actions ont eu lieu à de nombreux endroits : Liège, Namur, Bruxelles… Le message est clair : tout le monde doit se sentir concerné.
L’enseignement, ça concerne toute la population ! Tout le monde est passé par l'école et passera par l'école, conclut Christophe Hemberg.
Le décret entrera en vigueur le 1er janvier 2025. D’ici là, les actions se poursuivront. Les enseignements espèrent à l’avenir une meilleure concertation, mais aussi une mobilisation de toute la population.