Les yeux qui piquent, la tête lourde, le regard fixe, ces signes ne trompent pas, ils nous avertissent de la nécessité de dormir. Et lorsque l'on est au volant, il faut être vigilant. Chez nous, 1 accident sur 5 serait lié à la somnolence.
Lorsque les premiers signes de somnolence surviennent au volant, il est important de ne pas les ignorer car le risque de s’endormir en conduisant est bien présent. Sur nos routes, environ 1 accident sur 5 serait ainsi lié à la somnolence. Des collisions dont les conséquences sont souvent graves, le conducteur n’ayant généralement pas freiné.
La route des vacances et ses trajets sur autoroute, souvent longs et monotones, parfois réalisés pendant la nuit, multiplient les risques d’endormissement au volant. En cette période, de nombreux Wallons partent ou reviennent de vacances et plus de 60% d’entre eux le font en voiture.
Un conducteur sur deux déclare être fatigué au volant
Selon une nouvelle enquête de l’AWSR, l'agence wallonne pour la sécurité routière, près :
- d’1 conducteur wallon sur 2 (47%) déclare au moins occasionnellement prendre le volant en se sentant fatigué ou somnolent.
- 1 conducteur sur 5 (22%) reconnait même parfois conduire en ayant tellement sommeil qu’il a du mal à garder les yeux ouverts.
- On constate que les jeunes sont les plus touchés par la fatigue au volant.
- Presque 6 conducteurs âgés entre 18 et 34 ans sur 10 (58%) déclarent en effet qu’il leur arrive de conduire en se sentant fatigués ou somnolents contre un peu moins de 3 sur 10 (30%) chez les conducteurs âgés de 55 ans et plus. Cela s’explique principalement par le fait que les jeunes ont un besoin physiologique de sommeil plus important que les personnes plus âgées, et que celui-ci n’est pas toujours satisfait en raison de leurs activités et habitudes de vie. Ils ont également davantage tendance à conduire le soir ou la nuit, des moments où le risque de somnolence est évidemment plus important.
Quels risques ?
Les risques liés à la somnolence au volant sont souvent sous-estimés. 1 conducteur sur 6 (15%) estime ainsi qu’il ne se met pas en danger en prenant le volant tout en étant fatigué. L’impact de la fatigue sur la conduite peut pourtant être important, même comparable à celui provoqué par la consommation d’alcool.
Un conducteur somnolent sera moins attentif, il aura des difficultés à maintenir sa trajectoire ainsi qu’un temps de réaction et des réflexes plus lents et moins précis. Plus le nombre d’heures de sommeil perdues augmente, plus les risques liés à la fatigue au volant seront importants.
Les capacités de conduite d’un conducteur n’ayant plus dormi depuis 17h sont similaires à celles d’une personne avec une alcoolémie de 0,5 g/l de sang, soit l’équivalent de 2 ou 3 verres d’alcool.
Et il n’est pas nécessaire de rester de nombreuses heures sans dormir, accumuler un manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité augmente également les risques. Ainsi, dormir seulement 5h par nuit pendant plusieurs jours augmente de 6 fois le risque d’accident.
En Wallonie, près d’1 conducteur sur 10 (9%) indique souffrir d’une mauvaise qualité de sommeil. La somnolence au volant est donc une problématique qui touche plus que probablement une grande partie des conducteurs et beaucoup d’entre eux pensent pouvoir lutter contre l’envie de s’endormir. Plus d’1 conducteur wallon sur 3 (36%) s’estime en effet capable de résister à la fatigue au volant.
Quand faut-il s'arrêter ?
1 conducteur sur 6 (16%) indique que lorsqu’il se sent fatigué au volant, ce qui compte le plus pour lui est d’arriver au plus vite à destination. Pour éviter de s’endormir en conduisant, il est pourtant nécessaire de faire une pause dès les premiers signes de fatigue. La difficulté à maintenir la tête droite, le regard qui se fixe, le besoin constant de changer de position, la tendance à se frotter le visage, les mains, le cou… sont autant de signes que le corps envoie pour inciter le conducteur à s’arrêter.
La solution consiste à faire une courte sieste et éviter de rouler entre 2h et 6h du matin et en début d’après-midi entre 13h et 16h. Pensez aussi à faire un petit break toutes les deux heures.
Pour en savoir plus : https://www.awsr.be/campagnes/long-trajet-en-vue-faites-un-break-toutes-les-2h/