Stage en médecine pour les candidats généralistes dans les communes en pénurie, soutien au pratique de groupe voici les deux premières pistes pour contrer le manque de généralistes dans nos campagnes.
Les chiffres viennent du tout nouvel observatoire de UNamur en médecine rurale, et 131 communes de la province de Namur, du Luxembourg et dans la Botte du Hainaut sont impactées par le manque de généralistes sur leur territoire.
Un problème récurrent qui a des répercussions sur les médecins de campagne existants et mis sous pression. Le gouvernement wallon a pourtant tenté d'endiguer le problème avec le fonds Impulseo et des primes à l'installation pour les généralistes qui faisaient le choix de la campagne. Les communes tentent aussi à leur manière d'attirer les candidats par différents avantages, mais les villes gardent la côte et sont préférées aux campagnes.
Depuis quelques années pourtant, si la situation s'améliore dans certaines communes, mais celles en pénurie sévère le restent tandis que la proportion grandit, passant de 35 à 41% des communes.
Pour venir en aide aux communes et freiner l'hémorragie, l'UNamur a mis en place depuis cette année un observatoire en médecine rurale. Mais des chiffres il y en a, et ils ne sont pas rassurants, ce sont ceux de l'Aviq. Pour parvenir à maintenir la norme de 90 médecins généralistes pour 100 000 habitants, il faudrait 145 médecins de plus et 585 pour remplacer les médecins qui seront retraités dans les cinq prochaines années.
L'UNamur s'est donc fixée un objectif : comprendre les problèmes des médecins généralistes en zones rurales. Comme le Docteur Henrion, coordinateur de l'observatoire, l'explique à nos confrères de Vers l'Avenir, " Il faut déconstruire les mythes à la fois d’une ruralité idéalisée et en même temps l’idée qu’il n’y ait que des bleds en province de Luxembourg par exemple. La meilleure façon d’y parvenir est de proposer aux étudiants en médecine d’effectuer des stages dans ces communes. C’est comme cela que l’on crée des opportunités … ".
Les étudiants de secondaire devraient également être sensibilisés, surtout s'ils sont issus de zones rurales, ils seraient selon le Dr Henrion plus sensibles à revenir dans leurs commues d'origine ensuite pour y exercer leur métier.
Les freins sont nombreux pour rejoindre les zones plus rurales :
- Pour les étudiants, il y a les déplacements et le logement
- Pour les diplômés, il y a l'isolement et la surcharge de travail.
L'idée serait donc de développer des cabinets pluridisciplinaires comme il en existe déjà dans certaines communes. Des primes sont aussi accordées, mais c'est avant tout l'expérience du travail en ruralité qui peut fidéliser les médecins de campagne, encore faut-il que ces postes soient valorisées et soutenus. L'observatoire de L'UNamur n'en n'est qu'à ses débuts, mais au-delà des constats, il a la volonté véritable d'aller vers des solutions durables.