Le programme de relogement hivernal des SDF devait se terminer le 1er novembre. En raison de la crise du Covid, il a été prolongé. Un programme qui offre un logement communautaire aux personnes dans le besoin, le temps de se remettre sur pied en vue de retrouver un logement plus stable. C’est le cas de Christophe, un sdf qui va emménager Das son propre appartement accompagné.
Un abri contre le froid, mais pas seulement
Il sont cinq a être relogés ici. Des personnes en grande précarité ou sans abri accueillies dans le projet de relogement hivernal qui, cette année, Covid oblige, a été prolongé. Un abri contre le froid, d’abord, mais aussi un premier pas vers un relogement plus définitif. Avec l’accompagnement d’un travailleur social. Christophe est là depuis cinq mois, après deux ans dans la rue.
« Après deux ans, on n’a plus de repères, on ne sait plus se stabiliser, témoigne Christophe. J’ai été à la rue, puis il y eu un décès. Je me suis retrouvé un peu déstabilisé, et à un moment, ça a dérapé. J’ai préféré retrouver un logement, pour passer des étapes et bien recommencer dans la vie. Ici, on vit en communauté. On se partage les tâches comme le nettoyage, la vaisselle ou la cuisine. On a un éducateur social qui s’occupe de nous pour nous aider à gérer l’administratif et les tâches à faire dans la maison. »
Un logement accompagné
« On accueille cinq personnes avec des problématiques qui sont très diverses, explique Orazio Strazzeri, éducateur spécialisé à l’asbl « Comme chez nous ». Il faut pouvoir trouver un juste milieu, une stabilité pour faire fonctionnera au mieux la maison, tout en travaillant au projet de vie de chacun. Ca permet d’être un tremplin vers le futur, que ce soit la remise en logement dans un logement privé ou vers une structure adaptée à la problématique des personnes. Il y a donc un accompagnement qui se fait au quotidien. »
Un projet piloté par le Relais Social et qui associe l’asbl Comme chez nous et le CPAS de Charleroi. Un premier abri contre le froid, mais aussi une étape vers un relogement plus durable.
On cherche des propriétaires privés
Le ‘’capteur logement’’ du Relais Social est, par exemple, chargé de convaincre des propriétaires privés de mettre leur logement en location pour ces personnes durement touchées par la vie.
« Un propriétaire qui met son logement en location dans le cadre de ce projet reçoit un loyer, comme ce serrait le cas dans le marché privé, explique Laurent Ciaccia, le capteur logement du Relais Social. Et ils ont plus de garantie puisqu’il y a un accompagnement des personnes qui sont dans les logements. Et il y a un interlocuteur qui est là en cas de souci. »
Vers une nouvelle vie
Trop peu de propriétaires privés s’adressent pourtant au Relais Social qui leur lance un appel. En attendant, Christophe a franchi une étape. Il va emménager dans un appartement accompagné avec sa compagne.
« Il faut une étape comme ça pour avancer, admet Christophe. Sinon, on est un peu je-m’en-foutiste. On est perdu. On ne sait plus quoi faire. Quand on n’a plus de papiers, on ne sait plus rien faire. Ca nous aide à nous réintégrer dans la société. »
Un pas à la fois pour sortir d’une situation dramatique. Une étape de plus vers une nouvelle vie.