Les communes s’organisent comme elles peuvent pour accueillir au mieux les réfugiés ukrainiens. Souvent, ce sont des privés qui proposent de les loger mais il faudra leur apporter des fournitures et dédommager ces bénévoles qui hébergent toutes ces personnes en détresse. Pour l’instant, le Gouvernement wallon attend…
70.000, c’est le nombre approximatif d’Ukrainiens qui va arriver sur le sol wallon. Mais, une nouvelle fois, ce sont les communes qui devront gérer et prendre à leur charge toutes ces personnes. « J’ai l’impression d’être deux ans en arrière. Le Secrétaire d’Etat (Sammy Mahdi) dit: ’ce n’est pas grave, les bourgmestres n’ont qu’à trouver’. Depuis la semaine passée, on a dû répondre en urgence pour savoir le nombre de logements disponibles en faisant un appel à la population. Mais ce qui est important, c’est de pouvoir nous aider sur le moyen et le long terme », avance Mathieu Perin, le bourgmestre des Bons Villers.
Le Covid, les inondations et maintenant, les aides pour les réfugiés…
C’est une manière de fonctionner de la part du Gouvernement wallon qui n'est pas sans rappeler le début de la période covid ou encore l’épisode malheureux des inondations durant lesquels les communes étaient déjà livrées à elles-mêmes. « Si c’est 1 euro par habitant, ce n’est pas du tout assez et il faut qu’il (le Gouvernement wallon) fasse un gros effort et donc peut-être revoir les priorités et arrêter avec les milliers d’appels à projet lancés. »
Les communes dans leur intégralité font preuve d’empathie, de générosité, s’organisent aussi pour accueillir au mieux tous ces Ukrainiens.
« On a la chance d’avoir une certaine solidarité. Par exemple, chez nous, 30 familles veulent bien accueillir les réfugiés ukrainiens. Le Rotary est revenu vers moi pour assurer qu’il m’accompagnait et donc on fera tout pour être solidaire avec ce qui se passe en Ukraine », explique Marie-Hélène Knoops, la bourgmestre de Montigny-le-Tilleul.
3 millions et demi d’euros ont été débloqués pour soutenir les villes dans la gestion opérationnelle, soit…1 euro par habitant. C’est trop peu quand on sait que le Gouvernement flamand prévoit 1 000 euros par réfugié.
« Le juste prix, c’est que la Région wallonne et le Fédéral fassent une partie du travail, peut-être diviser en trois entre la Région, le Fédéral et les communes. Tout remettre sur les communes n’est pas possible, on ne saura pas le faire. Nous devrons saquer dans le budget. Je rappelle que les communes doivent être à l’équilibre dans l’exercice propre alors que la Région et le Fédéral sont endettés mais ça ne pose aucun problème », fustige le bourgmestre Bonsvillersois.
Après la réunion du Gouvernement wallon qui s’est tenue cet après-midi avec les bourgmestres, le Fédéral prendra en charge les aides CPAS. Toujours est-il que les réfugiés doivent impérativement s’enregistrer à Bruxelles pour bénéficier de ces aides. Après le covid, les inondations et maintenant, les réfugiés, les communes doivent à nouveau gérer la casse, une casse wallonne estimée à 21 milliards d’euros.
Charleroi Métropole concernée
Le Gouvernement wallon octroie un montant de 3 millions 571 053 EUR, aux structures supracommunales et aux communes qui ne sont pour l’instant, pas rattachées à une structure supra communale, pour la mise en place d’un accueil et d’un hébergement coordonnée des ressortissants ukrainiens sur le territoire wallon. Charleroi Métropole est concernée avec 519.731 euros.