C’était en février 2022, la guerre éclatait en Ukraine. S’ensuit alors un exode d’Ukrainiens voulant fuir le conflit vers les pays limitrophes. Ce sont des femmes principalement et certaines d’entre elles trouvent refuge chez nous, comme dans la botte du Hainaut, par exemple. Vient alors la barrière de la langue, le français. Depuis un an, le Centre culturel de Sivry-Rance propose des ateliers d’apprentissage de français.
Russe d’origine, Elena vit en Belgique depuis déjà de nombreuses années. Sensible à la cause ukrainienne, elle décide de proposer ses services et avec l’aide du centre culturel, un atelier de cours de français est créé. « Au bout d’un an, la première chose que j’observe, c’est que les personnes sont beaucoup plus apaisées qu’au début de leur arrivée, confie Elena, animatrice de français. Les personnes qui continuent à venir viennent chercher la bonne humeur pour se distraire. »
La langue française fait partie du top 10 des langues les plus difficiles à apprendre. Il y a le genre, l’orthographe et il faut pouvoir aussi conjuguer avec les spécialités régionales.
« Je m’appelle Ludmila », prononce-t-elle avec un accent très charmant avant de basculer en ukrainien: « Tout est compliqué dans le français, comme les articles, comme la prononciation et les sons. Mais c’est une langue qui est très belle et que l’on a très envie d’apprendre. »
Derrière cet atelier, le centre culturel a élargi son spectre des apprentissages avec l’échange des cultures. « On est à moins de 2 000 km de la frontière ukrainienne, rappelle Régis, directeur du Centre culturel. Derrière ça, il y a une culture, il y a des gens qui évoluent, il y a des situations qui les dépassent comme pour nous. Ce qui est important aussi, c’est de confronter les réalités et de voir comment on peut s’entraider. »
Cet atelier d’apprentissage du français permet donc de créer des liens, d’échanger, d’écouter et de tenter de comprendre. Un regard ou un sourire, il n’en faut pas plus pour apprécier ce langage universel.
O.Boh