Le confinement nous le vivons déjà parfois difficilement. Mais qu’en est-il alors pour les personnes en situation de handicap, pour les mal ou non-voyants notamment ?
Armand Depasse est bien connu dans la région de Charleroi. Depuis sa naissance, il est atteint d’une déficience visuelle importante puisque son acuité est réduite, pour chaque œil, à un cinquantième. Sans faire dans le cliché, il a pu développer d’autres dons. A 56 ans ce musicien, est aussi professeur à l’IRSA ( Institut royal des sourds et aveugles ) à Uccle ou il donne des cours d’accordage et de réparation de piano.
« Je donnais, corrige-t-il, puisqu’ avec la suspension des cours, tout cela est à écrire au passé pour l’instant ».
Quels soutiens?
Armand vit seul à Marcinelle mais reconnait qu’en cette période de confinement, pour la vie quotidienne, il a de la chance !
« Pour ce qui est des courses, avant le confinement, je me rendais au magasin avec ma compagne maintenant elle s’en charge pour moi. L’aide-ménagère que j’emploie via les titres-services vient toujours et c’est un soulagement. Mais attention, on nous a appris à nettoyer, cela me prendrait juste le double de temps »
Pianiste et chanteur, Armand a bien entendu vu tous ses concerts annulés « plus de répétition non plus avec les potes!. Alors pour l’instant je compose beaucoup, cela me permet de m’occuper mais les échanges sociaux me manquent »
L'isolement devient plus important
L’isolement visuel dont ils souffrent déjà, se voit encore renforcé par les mesures de confinement. C’est en tout cas le ressenti de bon nombre de malvoyants ou de personnes aveugles. C’est ce que nous confirme Antoine Terwagne, chargé de Communication à EQLA , le nouveau nom de l’œuvre nationale des Aveugles.
« avec le confinement, nous avons du supprimer toutes le travail social que nous menons sur le terrain avec nos membres. Il s’agit par exemple de les seconder dans toute une série de démarches administratives, remplir des formulaires etc. Tout cela est mis entre parenthèses pour l’instant puisque nous ne pouvons plus nous rendre chez eux et l’on ne sait pas combien de temps cela va durer »
Par contre si les bureaux d’EKLA sont fermés, s’ils ont du suspendre aussi les activités culturelles proposées aux membres, une partie du personnel reste toujours joignable par téléphone « et depuis le 18 mars nous avons constaté une augmentation des appels téléphoniques».
Un échange vocal, qui pour ces malvoyants et aveugles reste un lien primordial avec l’extérieur.