Tous les secteurs culturels souffrent des mesures de confinement imposées dans le cadre de la lutte contre le Covid 19 . Et c’est tout particulièrement vrai pour le cinéma du Quai 10 qui subit cette crise de plein fouet. Pour sa 4ième année d’exploitation, le complexe du Centre Ville espérait bien pouvoir terminer un 2ième exercice en positif à l’image de 2019 et après 2 ans qui s’étaient clôturés dans le rouge.
200.000 euros de pertes!
Mais voilà comme le souligne Matthieu Bakolas, le directeur de l’institution « Je me suis plongé dans les chiffres et dans les projections financières. Nous avons été parmi les 1ers secteurs à fermer . Dès le 13 mars, suite aux mesures sanitaires prévues pour lutter contre le Covid-19, nous avons du arrêter nos projections et nos activités. Si l’on ne peut pas rouvrir avant fin juin , cela représente au niveau de notre chiffre d’affaires, une perte de 125.000 euros si je ne regarde que l’aspect des rentrées de la billetterie "cinéma".
Si je comptabilise l’entièreté de nos activités ( gaming et revenus annexes ) j’arrive à 200.000 euros de moins comparativement à l'année passée . Nous avons heureusement la chance ( contrairement à des opérateurs privés qui eux ne sont pas subsidiés) d’avoir reçu l’entièreté de nos subventions tant de la ville que de la Fédération Wallonie- Bruxelles. Par ailleurs, il faut savoir que mai et juin sont de façon générale, les plus mauvais mois de l'année en termes de fréquentation et donc de rentrées financières"
Pas de générique de fin pour le Quai 10
"Il n'empêche que vu les circonstances, nous avons été obligés de mettre tout notre personnel – moi y compris - au chômage économique. Il ne faudrait donc pas que le confinement dure au-delà de septembre, au risque de voir certains membres de notre équipe s’en aller vers d’autres cieux .
Pour ce qui est de l'aspect financier, si nous ne pouvons pas rouvrir avant janvier 2021, cela va nous mettre dans une position très compliquée mais pas au point, je pense, que nous devrions mettre la clé sous le paillasson . Même si nous sommes une jeune ASBL et n'avons donc pas " de matelas financier" , nous pourrions l’encaisser mais ce serait sans aucun doute un mauvais scénario pour nous. Je crois que les pouvoirs publics devront nous soutenir au même titre que les autres opérateurs culturels du secteur qui se trouvent tous dans une situation critique. "
Matthieu Bakolas plaide donc en faveur d' une sorte de New deal pour la Culture. Celle-ci en aura assurément bien besoin !