D’après les premières estimations des syndicats carolos, ce serait au moins de 3 000 personnes qui sont aller manifester en train depuis Charleroi aujourd’hui. Soit près d’un tiers des manifestants puisque les associations de représentants des travailleurs estiment qu’il y avait quelque 10 000 personnes dans les rues de Bruxelles aujourd’hui.
« La participation dépasse nos espérances »
Les syndicats comptaient au départ sur la mobilisation des militants de base pour cette manifestation. Ils ont aussi été rejoints par de très nombreux militants de base, à leur grande surpris.
« De notre côté, annonce Fabrice Eeklaer, le secrétaire fédéral de la CSC Charleroi–Sambre & Meuse, on a eu cinq fois plus de personnes qu’on ne l’avait estimé. C’est le résultat d’un vrai ras-le-bol des gens. »
Ca dépasse le pouvoir d’achat
« La misère s’installe, déplore Philippe Barbion, le Président de la FGTB Charleroi. Et il y a de plus de gens qui ne s’en sortent plus. Des personnes avec des salaires raisonnables qui ne peuvent plus faire face aux dépenses. Et pas seulement aux dépenses d’énergie, mais aussi aux dépenses courantes comme les courses pour vivre tous les jours. »
«On n’est plus face à des choix normaux, mais vraiment face à des choix de vie, ajoute le secrétaire fédéral de la CSC Charleroi. Ce ne sont plus seulement les personnes précaires qui sont en difficulté, mais aussi des travailleurs normaux ».
« Les citoyens s’appauvrissent, ajoute Vincent Pestiau, le Secrétaire régional FGTB Charleroi. Il faut trouver une solution pour demain, mais déjà aussi malheureusement pour hier. »
Puisque tous les syndicats sont unanimes sur ce point: la crise énergétique a déjà fait des ravages tels qu’il faut aider les gens pour des problèmes financiers qui sont déjà là et pas en devenir.
« On attend une vraie décision du gouvernement »
Le message principal de cette manifestation, c’est que les gens n’en peuvent plus. De plus en plus de personnes, même avec ce qu’on appelait jusqu’il y a peu un salaire raisonnable, ne s’en sortent plus. Les représentants des travailleurs demandent donc qu’on agisse vite.
« On attend une vraie décision du gouvernement, conclut Vincent Pestiau. Les travailleurs attendent une vraie décision sur l’énergie . Il faut bloquer les prix et faire payer la crise aux grandes compagnies d’énergie. Sans oublier de permettre l’augmentation des salaires. Pour que chacun puisse simplement vivre normalement. »
« On est submergés de témoignages qui nous disent que les gens se retrouvent face à des choix de vie, conclut Fabrice Eeklaer, le secrétaire fédéral de la CSC Charleroi–Sambre & Meuse. Même avec des salaires raisonnables. On ne parle plus de pouvoir d’achat, mais de pouvoir de survie. »
Des actions à prévoir en octobre
Si rien ne bouge d’ici là, les syndicats annoncent déjà un blocage général le 9 novembre. Mais dès octobre, les actions « coup de poing » devraient se multiplier dès le mois d’octobre, dans notre région comme dans toute la Wallonie. Et un préavis de grève a déjà été déposé sur le rail pour le 18 octobre.
Vincent Boquet