Alors que la crise du milieu agricole perdure, la ministre de l’Environnement Céline Tellier (Ecolo), qui a rencontré hier des agriculteurs rassemblés à l’échangeur de Daussoulx, a reçu ce mardi à son cabinet les délégations de différentes organisations agricoles.
« La Ministre s'est montrée à l'écoute des agriculteurs et ouverte au dialogue pour ce qui concerne ses compétences, tout en partageant les revendications plus larges des agriculteurs sur la remise en cause des accords de libre-échange et la mainmise excessive du marché sur leur travail, conduisant à un revenu insuffisant », précise le cabinet de Céline Tellier dans un communiqué.
Pour rappel, les agriculteurs se mobilisent pour dénoncer leurs conditions de travail devenues plus que compliquées : surcharge administrative, rémunération insuffisante, concurrence déloyale imposée par les traités de libre-échange internationaux mais aussi un manque de perspectives d’avenir pour les jeunes, un marché du foncier à réguler, …
Ce mardi, Céline Tellier a donc reçu les délégations de l’Union des Agrobiologistes de Wallonie (Unab), de la Fédération des jeunes agriculteurs (FJA), de la Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d'Agriculteurs (FUGEA), de la Fédération wallonne de l’Agriculture (FWA) et de l’Union des agricultrices wallonnes (UAW).
« Je comprends la colère et l’inquiétude des agriculteurs et je suis tout à fait consciente de la pression qu'ils subissent aujourd’hui. Ils sont étranglés par un modèle économique ultralibéral leur imposant une concurrence déloyale face au marché mondialisé dérégulé. Il n’est pas acceptable que l’agriculture soit la variable d'ajustement des grands accords commerciaux.
Je ne suis ni Ministre de l’Agriculture ni Ministre de l’Economie, mais je prendrai ma part dans l’effort collectif et je suis à leur côté, dans les compétences qui sont les miennes, pour les accompagner vers une agriculture moins victime des dérèglements de marchés et garante d’une rémunération juste. Cela passe notamment par la valorisation des circuits courts, qui
reste une solution solide pour assurer une rétribution juste de celles et ceux qui nous nourrissent mais également par un rééquilibrage des rapports de force avec les secteurs de la transformation et de la distribution », explique la ministre Tellier qui s’est engagée à être le relais de ces préoccupations auprès des représentants européens, fédéraux et régionaux dans leurs compétences respectives.
Un accompagnement des agriculteurs vers des pratiques plus durables
La Ministre a également fait part de son désir de faire bouger les lignes en matière de simplification administrative. Elle dit partager le constat qu’une « agriculture de dates » n’a plus de sens dans bon nombre de cas et s’est engagée auprès des
fédérations à proposer des adaptations correspondant davantage aux réalités des agriculteurs, dans les législations dont elle a la charge.
La Ministre Tellier a également confirmé l’assouplissement des règles en matière d’accès du bétail aux cours d’eau qu’elle avait annoncé en juillet dernier. « Les agriculteurs sont les premières victimes du dérèglement climatique. Nous ne pouvons donc pas éluder les défis environnementaux et sanitaires, qui menacent notre capacité à nous nourrir. Par contre, je reste ouverte au dialogue pour trouver des solutions concrètes et pragmatiques visant à permettre davantage de soutien, de souplesse et de réactivité dans l’application des réglementations. », ajoute la ministre.
Des rencontres seront programmées entre les représentants des agriculteurs et son cabinet dans les prochains jours pour travailler sur la mise en oeuvre de ces différents engagements. Reste à voir si toutes les parties seront satisfaites des possibilités de concrétisation de ces annonces.