Une manifestation contre l'enfermement des personnes sans-papiers et contre la construction d'un centre fermé à Jumet, s'est tenue dimanche dans les rues de Charleroi. Au total, près de 300 manifestants s'étaient rassemblés sur la place Buisset, pour faire entendre leurs revendications.
Environ 300 personnes se sont rassemblées dimanche après-midi sur la place Buisset à Charleroi. Une manifestation contre la construction d’un nouveau centre fermé à Jumet et en solidarité avec les personnes privées de papiers.
« Nous n’acceptons pas la construction d’un centre fermé à Jumet et l’incarcération et la déportation de milliers de personnes pour la seule raison qu’elles n’ont pas les papiers requis par l’État. Nous refusons que d'autres personnes périssent dans les centres fermés, durant les traques et les expulsions forcées. Nous refusons également que les frontières tuent et violentent en silence. Les dispositifs inhumains et meurtriers que sont les centres fermés doivent disparaître, pas question d'en construire de nouveaux », explique Sacha, membre du collectif « Ni Jumet, ni ailleurs »
Des manifestants, qui étaient venus de toute la Wallonie et de Bruxelles, 26 ans jour pour jour après la mort de Semira Adamu, une jeune demandeuse d’asile nigériane, morte étouffée par un coussin lors d'un rapatriement forcé, alors qu'elle était escortée par cinq gendarmes.
« Les centres fermés détiennent des personnes pour cause de « situation administrative irrégulière » en vue de les déporter hors du territoire belge par avion, de force dans la plupart des cas. Ces dispositifs de détention furent implantés en Belgique à l’entrée de l’extrême droite au Parlement dans les années nonante. Aujourd’hui, on en dénombre 6 en Belgique, et les gouvernements successifs prévoient d’en construire d’autres encore. Les budgets déployés pour exécuter ces traitements inhumains sont astronomiques (le budget prévu est de 40 millions rien que pour la construction du centre fermé de Jumet). L’ensemble de ce système de détention-expulsion, d’une grande violence physique et psychologique, pousse les personnes à bout. Depuis la construction des premiers centres fermés, de nombreuses personnes y ont trouvé la mort. L’État belge a par ailleurs été condamné à plus de 8000 reprises pour non-respect du droit fondamental de l’accueil des demandeurs et demandeuses d’asile », indique Modou, porte-parole de la coordination des sans-papiers de Belgique.
A Jumet, le début des travaux du centre fermé est prévu en 2026, pour une ouverture à l’horizon 2028. D’une capacité de 200 places, il sera le plus grand de Belgique.