La Ville de Charleroi a été condamnée à verser un euro symbolique aux plaignants qui ont participé à la manifestation anti-fasciste qui avait mal tourné à Gilly en janvier 2020, en raison de l'utilisation "disproportionnée" de l'arroseuse par la police.
Pour rappel, c’est en janvier 2020 que cette manifestation anti-fasciste organisée à Gilly a mal tourné. Entre 50 et 100 personnes du monde syndical et politique se sont retrouvées devant les locaux du PNE (Parti National Européen) sur la chaussée de Montigny, qui organisait un rassemblement. La tension est très vite montée. Le bourgmestre de Charleroi Paul Magnette ne disposait cependant d’aucun motif légal pour interdire ce congrès car il se déroulait dans un lieu privé. Il avait d’ailleurs pris un arrêté interdisant le trouble de l’ordre public et d’entraver la circulation. Suite aux tensions sur place, la police locale est intervenue en utilisant des gaz lacrymogènes et une autopompe. Des mesures qui ont toujours été qualifiées de disproportionnées par les manifestants.
Plusieurs dizaines de policiers ont été mobilisés sur place et le quartier a été fermé à la circulation.
La question des libertés de chacun s’est également rapidement posée. Il est interdit d’empêcher des personnes de se réunir dans un lieu privé comme l’a fait le parti national européen. Cependant, manifester est aussi une liberté constitutionnelle. Chacun était donc dans ses droits. Mais la police avait eu l’ordre d’éviter tout débordement. En bloquant l’entrée, les manifestants ont enfreint la liberté de circuler des personnes voulant se rendre à la réunion.
Au total, sept personnes ont été arrêtées par la police. Mais de nombreuses personnes présentes ce jour-là se sont insurgées de la manière dont les manifestants ont été traités. Thierry Bodson et d’autres représentants syndicaux avaient déposé plainte contre les autorités communales. Un rapport sur cette intervention avait été demandé par Paul Magnette.
Comme le relayent nos collègues de SudInfo, quatre ans après les faits, le juge estime que l’utilisation de l’arroseuse était disproportionnée. Pour cette raison, la Ville de Charleroi est condamnée à payer un euro symbolique aux plaignants, dont le président de la FGTB Thierry Bodson.