L'industriel Jacques Boël est décédé à l'âge de 92 ans, ont annoncé vendredi soir différents médias.
Né le 31 mars 1929, Jacques Boël fait partie de la quatrième génération d'une famille qui a fait fortune dans l'acier wallon, surtout du côté de La Louvière. Après des études d'ingénieur civil, il suivra le chemin familial et prendra la tête des Usines Gustave Boël, retrace le journal L'Echo. À la fin de sa vie, Jacques Boël a notamment occupé un poste d'administrateur dans l'Union financière Boël et la Société de participations industrielles. Il est surtout connu pour avoir été le père légal de Delphine de Saxe-Cobourg jusqu'en 2020, année de la reconnaissance de paternité du roi Albert II.
Outre sa fonction d'administrateur délégué des Usines Gustave Boël, Jacques Boël a été notamment administrateur des Glaces de Charleroi et des Ciments d'Obourg. Divorcé depuis 1978 de la baronne Sybille de Sélys Longchamps, il s'est ensuite rémarié avec Diane de Woot de Trixhe de Jannée, une descendante de Philippe le Beau.
Et la famille?
Après la Seconde Guerre mondiale, la famille Boël prend progressivement le contrôle de la La Fabrique de fer de Charleroi, Lucien Boël devient président du conseil d'administration où siège également son neveu Pol Boël, ainsi que plus tard, Jacques Boël. Dans les années 1980, la FAFER fait partie des « indépendants » avec les Forges de Clabecq (contrôlées par la famille Dessy) et les Usines Gustave Boël à La Louvière, les autres sidérurgistes wallons (Cockerill, Hainaut Sambre, …) ayant demandé le secours de l'État.
À la fin des années 1990, Boël se désintéresse de la métallurgie ; il vend l'usine de La Louvière (et sa filiale, la Fabrique de fer de Maubeuge) à Hoogovens et la FAFER à Usinor. En 1998, Usinor intègre la FAFER à Creusot-Loire Industrie, qui devient Cli-Fafer, puis est rebaptisé Usinor Industeel en 2003. Usinor rachète par la suite Cockerill-Sambre et vend le site de Marcinelle à Duferco, qui devient Carsid.
L'affaire Delphine Boël
Une affaire cependant a mis le nom de Jacques Boël au-devant de la scène dans les années 2010: jusque-là considéré comme le père légal de Delphine de Saxe-Cobourg, il fut amené à s'exprimer publiquement lorsque celle-ci contesta sa paternité dans le but de prouver qu'elle était bien la fille légitime d'Albert II. Cet immense travailleur très discret était aussi un amateur de chasse, de la Bretagne et de l'art contemporain, selon La Libre.