Hier s’est tenu une réunion de comité entre les syndicats et le cabinet du ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD). Une des décisions prises concerne l’arrêt des visites hors surveillance dans les prisons pour une durée d’un mois.
L’épidémie de coronavirus a repris partout en Belgique et notamment dans les prisons. Nivelles et Huy ont été placées en confinement suite à la contamination de détenus. Une situation qui serait due à l’assouplissement des visites selon les syndicats. Ils ont d’ailleurs protesté : la CGSP a mené une action la semaine dernière et la CSC a entamé une grève de 48 heures lundi.
"Cela fait plusieurs semaines qu’on criait haut et fort qu’il y avait un problème dans les prisons. L’actualité à Huy et Nivelles nous a prouvé qu’on a raison. Il fallait se rendre à l’évidence qu’il y a un problème et qu’il fallait prendre des mesures" explique Fabrice Dupont, délégué CGSP à la prison de Jamioulx et président régional CGSP Amio.
Durant la réunion, le cabinet du ministre de la Justice a reconnu qu’il existe bel et bien un problème dans les établissements pénitentiaires et des mesures ont été prises.
"Lors de ce comité de secteur 3, des décisions ont été prises comme supprimer temporairement les visites hors surveillance pendant un mois avec une évaluation en cours de mois. En ce qui concerne les permissions de sorties et les congés pénitentiaires, les détenus seront isolés 24h à leur retour et vu par un médecin. Sept jours après, ils auront un test PCR" détaille le président régional CGSP Amio.
Les visites à table, elles, sont maintenues mais avec une certaine distanciation puisque des Plexiglas seront notamment installés sur les tables et le port du masque est obligatoire au sein de la prison aussi bien pour les détenus que pour les familles.
A Jamioulx, la prison reste relativement épargnée comparé à d’autres établissements.
"Nous avons eu quelques cas de coronavirus à Jamioulx dont certains ont été transférés dans une aile spéciale à la prison de Bruges qui est équipée pour les accueillir. Nous, on n’a pas trop à se plaindre à Jamioulx" confie Fabrice Dupont.
De son coté, la section belge de l’Observatoire international des prisons demande des mesures de libération de détenus afin de gérer au mieux la crise sanitaire. D’autant plus qu’il existe une surpopulation carcérale. Aujourd’hui, 10.500 personnes sont incarcérées en Belgique.
Les syndicats vont consulter leurs affiliés et attendent également les garanties écrites du cabinet du ministre de la Justice avant de lever ou non le préavis de grève du 18 octobre.