En rachetant le groupe Mestdagh, Intermarché montre quelque part sa soif de dominer le secteur de la grande distribution au sud du pays. Aucune donnée financière n’a été communiquée sur cette opération mais Intermarché aura l’ensemble des activités dès 2023, soit les 87 magasins, la centrale et le dépôt.
Mais la réputation d’Intermarché inquiète les travailleurs vu que le groupe français ne travaille qu’avec des franchisés. « Il y a une crainte derrière la vente, de voir la société glisser vers le commerce indépendant et vers la franchise avec des conditions de travail et de rémunération qui sont bien moindres que ce qui existe dans la commission paritaire dans laquelle les travailleurs travaillent chez Mestdagh », explique Catherine Roisin, la secrétaire générale adjointe SETCa Charleroi
« Intermarché By Mestdagh »
Intermarché By Mestdagh sera le nouveau nom des futurs enseignes du groupe Intermarché. Mais les syndicats ont peur qu’il y ait trop de magasins appartenant à Intermarché entre les anciens du groupe Mestdagh et ceux d’Intermarché déjà existants. « L’autorité de la concurrence va devoir faire son boulot et ce que l'on craint c’est qu’il y a une implantation de certains Intermarché sur la Wallonie et que ça ne fasse doublon avec des Carrefour Market du groupe Mestdagh qui sont déjà installés. Avec comme conséquence qu’il y en ait un des deux qui saute. Pourquoi garder deux Intermarché dans une rue ? », se demande Catherine Roisin.
Le contrat avec Carrefour court jusqu’au 31 décembre 2022 mais quid pour 2023 ? Les travailleurs ont peur puisqu’il n’y a aucune concertation sociale et donc aucune garantie.
Car un futur « franchisé » pour les futurs ex-magasins Mestadgh aura de lourdes conséquences pour les travailleurs.
« Cela veut dire 25% de salaire en moins, une ouverture des magasins les dimanches et les jours fériés, une absence d’organisation syndicale autour de la table. Ce sont des conditions bien moins favorables que ce qui existe dans le commerce intégré. »
Avec cette opération, Intermarché va donc doubler sa présence sur le sol belge. Les syndicats et travailleurs espèrent toujours se mettre autour de la table avec Mestdagh pour négocier cette vente.