La CNE se met en marche un peu partout en Belgique ce jeudi pour réclamer des moyens pour le non-marchand. La crise sanitaire a montré toute l’importance du secteur, au-delà des professionnels de la santé, c’est l’ensemble des métiers du non-marchand qui s’est aussi révélé indispensable. Des cérémonies d’hommage aux « travailleurs inconnus » auront lieu à Bruxelles et à Charleroi. Julie Coumont, permanent CNE pour le Hainaut et Alexandre Choteau, délégué syndical et technologue labo au CHU Tivoli nous expliquent leurs motivations.
Le syndicat CNE a appelé à une manifestation en front commun pour le non marchand, il a été suivi par son aile néerlandophone la LBC et des actions sont prévues aujourd’hui dès 13h une peu partout dans le pays, et à Charleroi aussi.
« Le non-marchand est en souffrance depuis des années. Après les applaudissements, et les promesses, nous avons besoin au niveau du gouvernement fédéral mais aussi des régions, que des décisions soient prises pour rendre ces secteurs à nouveau attractifs. Cela passe par une revalorisation salariale et une amélioration des conditions de travail. »
Le sens de l'action est de rendre visible toutes les professions du non-marchand, car les professionnels de la santé ne sont pas les seuls à avoir souffert, même si ce sont eux qui étaient évidemment en première ligne, comme Alexandre Choteau au CHU Tivoli.
Les motivations du secteur hospitalier
« Nous sommes solidaires pour la simple et bonne raison que nous avons été les premiers à constater de nombreux manquements. Les choses ont été mises en place, mais les moyens matériels et humains ont été insuffisants. Le matériel, tout le monde a pu le constater, a été largement insuffisant et ici dans notre hôpital, nous avons dû mettre en place un système de couturières bénévoles. Mais maintenant que la première phase de l’épidémie est derrière nous, il est temps de se mobiliser. »
Le secteur manque de moyens et de bras. Mais il faut dire que les professions du non-marchand manquent d'attractivité. En cause, les salaires et les conditions de travail. La tendance dans ces métiers est à la généralisation du mi temps imposé. Les employeurs préfèrent payer deux mi temps plutôt qu’un temps plein. Leurs motivations sont liées aux horaires souvent excessivement flexibles du secteur. Deux mi temps, cela permet de mieux gérer ses horaires. Pour le travailleur, par contre, cela ferme la porte à un éventuel deuxième mi temps, à un salaire plus confortable et plus attrayant.
ça passe ou ça casse !
« Le secteur de la santé et le secteur social, sont des secteurs qui crient leur colère et leur épuisement depuis des années. On se souvient du mardi des blouses blanches de l’année dernière, c’est aussi ce personnel là qui a dû faire face à la crise, un personnel épuisé à la base mais qui ne s'est pas posé 36 000 questions avant d’intervenir »
Après l'avoir répété tout au long de la crise, les politiques vont devoir passer aux actes car ces travailleurs méritent des conditions de travail correctes pour aujourd'hui et pour l'avenir. C'est pour le rappeler que les travailleurs des hôpitaux entre autres seront mobilisés à Charleroi à 13h sur le Rond point du Marsupilami. D'autres actions auront lieu également dans les institutions chez nous et un peu partout en Belgique.
« Si le gouvernement fédéral qui a ouvert les négociations avec les travailleurs (le 9 juin) n'avance pas sur des choses concrètes, nous maintiendrons la pression par des mouvements plus importants. il y aura notamment des actions de grève spécifiques dans le Hainaut le 2 juillet prochain. »
Le syndicat qui veut battre le fer tant qu'il est chaud, est pressé d’aboutir avant les vacances parlementaires du 21 juillet.