Le député carolo PS Maxime Hardy, qui a succédé au regretté Philippe Blanchart au Parlement wallon et à celui de la Fédération en début d’année, s’oppose à un accord économique et commercial signé le 28 avril dernier, entre l’Union Européenne et le Mexique.
Le Mexique, après Mercosur et le CETA
Après les épisodes Mercosur et CETA, c’est donc avec l’un des grands pays d’Amérique latine, que l’Europe veut multiplier les accords de libre-échange transatlantiques, une incohérence selon Maxime Hardy, qui a déposé son premier projet de motion, en compagnie de l’écologiste Hélène Ryckmans et de la libérale Caroline Cassart-Mailleux.
« C’est en effet la première motion que j’ai déposée, depuis le début de ma mandature. Selon moi, cet accord est incohérent puisqu’il prévoit par exemple l’importation de 20 000 tonnes de viande bovine non taxées, alors que nos éleveurs connaissent déjà des difficultés avec d’autres traités de libre-échange », indique Maxime Hardy.
L’accord prévoit en effet de faciliter l’importation de viande bovine, de porc et de volaille, mais aussi de miel, de sucre et de bananes. En ce qui concerne les exportations, l’Union Européenne commercialiserait différents produits laitiers, de la viande de porc et de volaille ainsi que des fruits, en plus des 350 produits d’indication géographique, comme les « Chicons de pleine terre de Bruxelles ou le « Jambon d’Ardenne », pour notre pays.
Le Parlement wallon s’inquiète des conséquences du traité
Ce lundi, la Commission des affaires générales et des relations internationales du Parlement wallon, a donc adopté une motion qui s’inquiète des conséquences de cet accord, en demandant au gouvernement fédéral de plaider auprès de la Commission européenne pour la réalisation au plus vite d’une étude d’impact indépendante sur les effets cumulés des accords commerciaux sur l’économie, l’agriculture, les émissions globales de gaz à effet de serre, ainsi que sur le respect des droits humains, des droits sociaux et des normes sanitaires et environnementales, intégrant le contexte spécifique de la crise du coronavirus. Dans l’attente du résultat de cette étude d’impact, il est également demandé de différer l'examen de la décision de délégation de pouvoir au Gouvernement fédéral pour signature à l’Accord entre l’Union européenne et le Mexique, mais aussi de conditionner en toute hypothèse cette délégation de signature, non seulement en fonction des résultats de cette démarche, mais aussi du strict respect des balises de la Déclaration de politique régionale.
« A l’heure actuelle et peut-être encore plus qu’avant, nous devons soutenir l’agriculture locale, d’autant plus que les normes sanitaires et sociales européennes sont au-dessus des mexicaines », ajoute Maxime Hardy.
Dans les colonnes de nos confrères du quotidien Le Soir, le ministre-président Elio Di Rupo a lui déclaré :
« Nous voulons y voir plus clair avant de nous aventurer à donner les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral pour la signature de l’accord. Nous ne cessons d’inciter la Commission à poursuivre la réflexion sur la prise en compte de l’impact cumulatif des négociations commerciales, notamment sur le secteur agricole".
A ce stade, le partis qui ont déposé cette motion refusent donc cet accord et sans l’aval de Namur, le Gouvernement fédéral ne pourrait apposer sa signature au bas du texte. Affaire à suivre…