Vendredi, le Conseil d’Etat a décidé de rejeter le recours introduit en extrême urgence début janvier par des exploitants de salles de bowling et la Belgium Billiards & Snooker Association (BBSA). La mesure actuelle reste donc en vigueur : les salles de bowling, de snooker et de billard peuvent ouvrir uniquement aux joueurs professionnels. Une mesure que les exploitants dénoncent pour son incohérence et sa difficulté à être appliquée. Exemple dans un Snooker Pub de Charleroi.
Si le côté horeca de ce bar snooker est ouvert à tous, avec Covid safe Ticket, l’autre partie de l’établissement est momentanément mise sur pause, mais uniquement pour le grand public. Le Conseil d’Etat a tranché : toujours pas de snooker à des fins récréatives, mais pour la pratique sportive professionnelle oui.
« Depuis que le Conseil d’Etat a malheureusement rejeté notre demande, nous pouvons uniquement faire jouer les personnes qui sont inscrites dans une fédération : on peut juste autoriser les compétitions officielles, et les entraînements. Et ça vaut pour les fléchettes, les billards, le snooker, … Aujourd’hui, nous avons par exemple deux personnes qui jouent car ils sont inscrits en fédération de snooker et de pool, donc ils peuvent jouer mais pas les personnes lambda », explique Frédéric Lipsin, gérante d’un Snooker Pub
Un client assis à une table du côté horeca, n’a pas le droit de jouer quelques mètres plus loin au billard. C’est un sentiment d’incohérence qui plane dans ces lieux récréatifs : tant chez les organisateurs que chez les clients.
« Je ne vais pas être très gentil, mais c’est totalement débile. On ne peut pas faire jouer des clients qui viennent passer un bon moment avec leurs enfants ! C’est incompréhensible que les règles ne soient pas les mêmes pour tout le monde. Nous avons des billards à plus de 3 mètres de distance…. Nous ne comprenons pas, c’est très compliqué », déplore Frédéric Lipsin, gérante d’un Snooker Pub
Incohérence et incompréhension
« Je trouve ça un petit peu stupide qu’on ne puisse pas jouer pour le plaisir, mais par contre qu’on puisse jouer en championnat. C’est ridicule selon moi », explique un client.
« Je viens 2 ou 3 fois par semaine ici. Habituellement, il m’arrive de jouer au billard ou au snooker. Mais malheureusement, on ne peut plus à cause de la crise sanitaire. Et quand on voit tout ce qu’il se passe notamment dans les bus remplis de monde, ça me met hors de moi et je ne comprends pas », ajoute une cliente.
Entre Snooker, billard, fléchettes, amateurs, professionnels, … Le tri devient difficile à organiser, et ces interdictions ont également des impacts économiques.
« Au niveau des finances, c’est une catastrophe. C’est très très très compliqué. J’ai téléphoné pour avoir des informations concernant les assurances, on m’a répondu que je pouvais ouvrir le côté horeca et que j’avais donc une rentrée d’argent… Mais ce que les gens ne comprennent pas, c’est que les clients qui viennent jouer habituellement, ils consomment. Là, je reste des heures seul sans voir la moindre personne, ça n’était jamais arrivé avant. Nous sommes un samedi après-midi, habituellement les gens font la file pour trouver une table de billard. Ici, c’est très calme », déplore Frédéric Lipsin.
La situation est d’autant plus difficile à gérer puisqu’elle est incomprise. Aujourd’hui, les gérants et clients espèrent une seule chose : un retournement de situation comme ça a été le cas pour la culture il y a quelques semaines.