Il y a exactement 50 ans, notre pays battait un triste record, celui du nombre de tués sur les routes : 3101. Depuis 1972, ce nombre a heureusement baissé progressivement. Il est tombé à 644 en 2019 et même à 516 en 2021. De nets progrès ont donc été effectués. Il n’empêche : ces 50 dernières années, près de 80.000 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route.
En 1972, 3101 personnes sont officiellement décédées sur nos routes. Il s’agit du nombre de victimes le plus élevé recensées dans notre pays. Cette année marqua aussi la prise de conscience d’agir pour enrayer cette hécatombe. Ainsi, dès 1974, le 120 km/h est définitivement instauré sur les autoroutes et le 90 km/h sur les autres routes. C'est le début d'une longue liste de mesures qui permettront d'améliorer sensiblement la situation. En 1984, notre pays repasse, pour la première fois, sous la barre des 2000 tués et, en 2008, ce nombre descend en dessous de 1000. En 2019, dernière année avant la crise sanitaire, 644 personnes perdent la vie sur nos routes, selon le communiqué de presse de Vias.
Nombre de tués sur les routes et principales mesures prises ces 50 dernières années:
Malgré les progrès effectués, près de 80.000 victimes sont décédées dans un accident de la circulation ces 50 dernières années, soit plus que le nombre d’habitants d’une ville comme Tournai ou La Louvière par exemple.
A côté de ces décès, plus de 3,4 millions de personnes ont été blessées. Pour certaines d’entre elles, l’accident aura totalement changé leur vie. Ainsi, 80% de l’ensemble des personnes grièvement blessées dans un accident de la circulation ne s’en remettront jamais et souffrent encore au quotidien d’une gêne plus ou moins grande due à leur accident.
30% d’entre elles ont même dû déménager à la suite de l’accident. Les conséquences sont non seulement énormes pour la victime mais aussi pour la famille proche. Dans 1 cas sur 6 (16%), un membre de la famille proche de la personne accidentée a même dû arrêter de travailler pour la soigner.
Le 20 novembre, journée internationale de commémoration
C’est dans ce contexte que l’ONU organise chaque année la « Journée Mondiale du Souvenir des Victimes de la Route » dans un grand nombre de pays à travers le monde. Elle est devenue, au fil des ans, un événement important permettant d'attirer l'attention du public sur l'ampleur des dommages émotionnels causés par les accidents de la circulation et de rendre hommage aux victimes, ainsi qu'aux services de secours et d'intervention d'urgence.
En Belgique, l’association « Parents d’Enfants Victimes de la Routes (PEVR) » relaie systématiquement cette journée. Cette année, un tapis reprenant le nom de victimes décédées dans un accident de la route en Belgique a été symboliquement déployé à Tournai, non loin d’une statue inaugurée début de cette année pour la même cause. Selon Koen Van Wonterghem, « La commémoration des victimes de la route cadre parfaitement avec la mission de notre organisation qui est notamment de soutenir les proches des victimes dans leur deuil et de les aider à accomplir de nombreuses démarches administratives et juridiques pour lesquelles ils n’ont pas ou peu d'expérience ».
Quid de l’avenir ?
Lors des Etats Généraux de la Sécurité Routière il y a un an, 32 mesures ont été annoncées par les autorités fédérales pour aider la Belgique à tendre vers le seul objectif humainement acceptable, à savoir 0 tué sur les routes en 2050. Un objectif intermédiaire de 320 tués maximum a été fixé pour 2030. En 2021, 516 personnes sont officiellement décédées sur nos routes et les derniers chiffres du baromètre de la sécurité routière laissent penser que ce chiffre sera en augmentation en 2022. Bref, la route est encore longue.