A l’entame des vacances d’été, l’AWSR, l’Agence wallonne pour la Sécurité routière rappelle que l’évaluation de l’aptitude à la conduite existe déjà. Un permis de conduire à durée limitée pour les conducteurs de plus de 70 ans a peu de sens. L’évaluation de l’aptitude à conduire des conducteurs est en effet déjà pratiquée. En moyenne, 2.000 candidats sont évalués chaque année par l’AWSR.
Plutôt qu’une durée limitée de permis de conduire pour une certaine catégorie de conducteurs, l’AWSR plaide pour pour une sensibilisation accrue de tous les conducteurs quant à leur responsabilité par rapport à leur aptitude à conduire et à la nécessité d’être attentif au fait que leur état de santé n’impacte pas leurs capacités de conduite. La sensibilisation des professionnels de la santé est également essentielle.
La plupart des conducteurs évalués peuvent continuer de conduire
« Le Département d’Aptitude à la Conduite (DAC) de l’AWSR est le centre wallon agréé pour évaluer l’aptitude à la conduite. L’objectif du DAC est de trouver un équilibre entre les besoins de mobilité et d’autonomie et la sécurité routière, non seulement pour le candidat mais également pour ses proches et les autres usagers de la route », précise l’AWSR.
2000 automobilistes évalués chaque année
Chaque année, en moyenne 2.000 candidats sont évalués par le DAC. Parmi ceux-ci, la majorité (55%) sont âgés entre 25 et 64 ans. 40% des candidats sont âgés de 65 ans et plus et 5% ont entre 18 et 24 ans. Dans la majorité des cas (+/- 95%), les candidats reçoivent une décision positive, moyennant parfois l’adaptation de leur véhicule et/ou la modification des conditions d’utilisation de leur permis de conduire (ne pas conduire de nuit, conduire dans un rayon limité par rapport au domicile, pas de conduite sur autoroute…).
En 2022, le DAC a examiné l’aptitude à conduire de 647 personnes âgées de 65 ans et plus. Parmi celles-ci :
- 8% ont été déclarées inaptes à la conduite.
- 24% ont été déclarées aptes sans aucune restriction ou adaptation du véhicule.
- 57% ont été déclarées aptes avec une ou plusieurs restrictions et le cas échéant avec également une adaptation du véhicule.
Pas forcément une question d’âge
Les capacités de conduite d’un conducteur peuvent décliner avec l’âge mais beaucoup de conducteurs âgés en parfaite santé, ne présentent pas de déficit de capacité et peuvent tout à fait conduire en sécurité.
Par ailleurs, les capacités de conduite peuvent être impactées quel que soit l’âge en fonction de l’état de santé (AVC, maladie, trouble cognitif, etc.).
« Chaque conducteur, peu importe son âge, doit en effet répondre aux normes médicales pour la conduite automobile. A partir du moment où son état de santé est susceptible d’impacter sa conduite, un conducteur doit en parler à son médecin. Par exemple, s’il éprouve des difficultés physiques (pour effectuer certains mouvement), sensorielles (vue, sensibilité…) ou cognitives (attention, concentration…) lorsqu’il est au volant », ajoute l’Agence wallonne pour la Sécurité routière.
Le rôle important des médecins
Le médecin généraliste ou le médecin spécialiste assure donc le rôle de première ligne dans la procédure d’évaluation de l’aptitude à conduire. Il est de la responsabilité médicale de tout médecin de prendre en considération le risque sur la sécurité routière lorsqu’un diagnostic est posé ou lorsqu’une situation personnelle éveille cette inquiétude.
Le médecin a l’obligation légale d’informer son patient si sa situation médicale est susceptible d’impacter son aptitude à la conduite et donc de le mettre en danger ainsi que les autres usagers de la route. S’il l’estime nécessaire, il redirigera ce dernier vers un centre agréé pour évaluer son aptitude à la conduite.