«L’enfer c’est les autres », disait Sartre.
En temps de confinement dû au Covid19, certains lui donneront raison et ajouteront peut-être « L’enfer c’est l’AUTRE :l.e.a conjoint.e, le compagnon ou la compagne avec qui l’on partage son quotidien.
En semaine, ce quotidien, jusque’il y a peu, se limitait souvent à 12,13 heures dont 8 passées à dormir. Depuis le 18 mars, c’est pour ainsi dire 24 heures sur 24.
Nous voilà assignés à résidence et le petit nid d’amour s’est donc changé, pour certains, en cage pas toujours dorée. Selon qu’il soit exigu ou spacieux, à la ville ou à la campagne, tous ces éléments interfèrent sur la façon dont le couple vit cette promiscuité nouvelle.
Garder des moments à soi
Pour Corinne, mariée depuis 20 ans par exemple c’est clair « heureusement que nous avons un jardin et qu’il y a du soleil. Nous avons un accord tacite pour ne pas nous retrouver trop longtemps dans la même pièce. Le premier jour : une horreur. Depuis on a trouvé notre rythme de croisière. Mais il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps »
Dans le cadre du confinement, comme le confirme Anne-Cécile Pirlot -Foret- Psychothérapeute et sexologue clinicienne, « Il y a plusieurs scénarios possibles. S’il s’agit de personnes très prises par leurs occupations respectives, cela peut être l’occasion de se rapprocher, de faire enfin une pause dans leur vie trépidante. Il faut néanmoins se préserver des moments à soi. Comme par exemple une séance de méditation ou écouter de la musique. A ce moment-là, l’autre peut s’occuper des enfants s’il y en a »
Rupture ou Baby -boom
Cette psychothérapeute de la région n’a pas mis son activité sur off, elle continue à travailler par vidéo-conférence et à faire de l’assistance par téléphone. Même si elle n’assiste pas à un boum des demandes de consultations.
« Certains dont le travail a été réduit ou stoppé, sont paniqués devant ce qu’ils appréhendent comme un vide et commencent à se lancer dans toute une série de travaux d’ordre domestique, une façon de continuer à être hyper actifs mais c’est une fuite en avant. A un moment ou l’autre, ils seront obligés de se poser. L’important dans un couple dit-elle c’est de communiquer d’exprimer ses besoins en insistant bien sur ce qu’on ressent : utiliser le « Je » et pas le « Tu » qui se fait parfois accusateur.
Pour de jeunes couples, nouvellement formés, ce confinement tient du test grandeur nature. Avec un risque de Baby boom dans 9 mois? Cette éventualité est moins probable pour les amoureux qui habitent l’un en Belgique et l’autre en France ou au Pays-Bas. Et ils sont plus nombreux qu’on ne le croit, à vivre avec la fermeture des frontières, l’amour à distance !
Explosion de l’infidélité en ligne
Pour Anne-Cecile Pirlot « si un couple battait de l’aile en raison d’une liaison extra-conjugale au travail, le confinement peut apparaître comme rassurant pour l’autre conjoint. Mais tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant »
Et on veut bien la croire ! La preuve avec Gleeden la plateforme de rencontres extraconjugales en ligne s’attendait à un ralentissement de ses activités, il n’en est rien !
On y enregistre au contraire des records de trafic et d'inscriptions cette dernière semaine en Belgique. A croire que nos concitoyens commencent à éprouver les effets du cabin fever ( l’angoisse de la cabine) . En 2 mots à se sentir enfermé, on devient agité et irritable. si certains se filment en train de faire des marathons sur leur terrasse d'autres se ruent sur les sites de rencontres .
+120% d'inscrits en Belgique
Gleeden( que vous ne connaissez peut-être pas ) est un site de rencontres extra-conjugales qui rassemble plus de 6,6 millions de membres en Europe. Le Covid 19 chez Gleeden, on s’en féliciterait presque ! En tout cas, Solène Paillet, Directrice Marketing de la plateforme n’en revient pas « notre trafic a augmenté de +180% en Belgique par rapport à un mois de mars habituel et notre nombre d’inscrits belges a cru de plus de 120% ( 500.000 membres au total) Ces chiffres records correspondent habituellement à ceux enregistrés en période de rentrée scolaire ou encore de nouvelle année. »
Quant aux conversations de chat qui se déroulent sur la plateforme, elles durent deux fois plus longtemps et le temps moyen passé sur le site est de 2h30 (contre 1h habituellement). Fait loin d’être anodin- période de confinement oblige – pour ne pas être surpris par leur compagnon ou compagne, 76% des usagers ont enclenché l’option « sortie d’urgence ». On peut ainsi se déconnecter automatiquement de l’application par une simple secousse de son téléphone.
Bref le coronavirus a au niveau des couples et de l'amour des effets qu'on ne peut pas toujours prédire... Un peu comme dans le domaine de la santé publique!