La 6e chambre du tribunal correctionnel de Charleroi a retenu lundi après-midi le dépassement du délai raisonnable et prononcé une simple déclaration de culpabilité contre deux prévenus poursuivis pour leur implication dans le décès d'un homme qui avait ingéré une gélule de méthadone.
Le médecin traitant du second prévenu avait admis avoir rédigé un faux en écriture, en prescrivant de la méthadone au nom de la victime. Le ministère public avait requis des peines de cinq et six ans de prison à leur encontre.
Le 12 avril 2018, à Erquelinnes, un homme de 31 ans avait été découvert sans vie, allongé sur un matelas. Une enquête avait été ouverte pour déterminer les circonstances du décès, considéré comme suspect. Les analyses toxicologiques avaient révélé que la victime était décédée après avoir ingéré une gélule de méthadone. "Dans le sang de la victime, on relève la présence de méthadone à une dose anormalement élevée, soit 500 mg/l", avait précisé la partie civile.
Le 16 avril, le médecin traitant du second prévenu s'était rendu à la police et avait confirmé avoir réalisé un faux en écriture en prescrivant de la méthadone à la victime, pour que son patient, pas en ordre de mutuelle, puisse obtenir son traitement quotidien.
Pour le parquet, les torts étaient partagés entre le médecin traitant et le second prévenu. La substitute Morgane Pied avait insisté sur le comportement dangereux adopté par le professionnel de santé, qui avait confirmé en audition avoir déjà agi de la sorte pour d'autres patients. Une peine de cinq ans de prison était requise contre le premier prévenu et médecin traitant. Six ans de prison avaient été sollicités, par défaut, contre le second prévenu.
La défense du premier prévenu avait plaidé le dépassement du délai raisonnable.