Après 8 ans, de procès, les parents de la petite Ciena sont enfin fixés. Les trois puéricultrices qui travaillaient le 9 mai 2016, le jour où la petite fille a été retrouvée sans vie dans son lit, ont été jugées... Elles écopent d'une suspension simple de 3 ans du prononcé.
C’est ce jeudi, qu’avait lieu ; le jugement en correctionnelle des 3 puéricultrices présentes à la crèche Dourlet lors du décès de la petite Ciena.
Les trois femmes risquaient jusqu’à deux ans de prison pour non-assistance à personne en danger. Finalement, le tribunal a prononcé une suspension simple de 3 ans du prononcé contre les prévenues. Le tribunal considère donc qu’elles sont coupables de négligence, mais décide de ne pas prononcer de peine. Comme l'explique Céline josse, avocate d’une des trois puéricultrices. "En effet, ils n’ont pas retenu le lien causal estimant qu'il n'y avait pas suffisamment d'éléments à ce sujet. Ils ont repris, par contre, la prévention du défaut d'entretien."
L'avocat des parents de la fillette, Fabian Lauvaux, se félicite quant à lui de cette décision pour ses clients "Ce que mes clients retiennent, c'est qu'il y a une condamnation, donc symboliquement, c'est ce qu'ils attendaient. Le décès est une mort subite, nous le savons, mais néanmoins, le tribunal a retenu de graves négligences dans le chef des trois professionnelles en retenant l'article 426 du code pénal, en considérant que ces négligences ont eu un impact sur la santé de l'enfant qui, au final, est décédée."
Souvenez-vous, les faits remontent à 2016, lorsque Larissa la maman de Ciena dépose sa petite fille à la crèche, elle est loin de s’imaginer qu’elle ne la verra plus en vie à son retour.
La fillette n’a que 14 semaines et c’est après une longue sieste de 3 heures, qu’elle sera finalement retrouvée morte dans son lit.
Depuis, ce jour fatidique, les parents de Ciena attendent des réponses. Mais après 8 ans, c’est la déception qui domine chez Larissa Munsongo, la maman de Ciena.
"Le jugement qui a été prononcé n'est pas à la hauteur de toutes les négligences que Ciena a subies, la justice s'est positionnée. Elles auraient pu être acquittées, donc là, elles ne le sont pas, il faut quand même le reconnaître. Les négligences ont été reconnues par le tribunal et donc ça, c'est une forme de satisfaction. Surtout en tant que mère, je sais que ma fille ne reviendra pas, mais je sais qu'aujourd'hui ce type de puéricultrices n'aura plus accès au secteur de la petite enfance."
Les avocats des deux parties soulignent l’excellent travail du tribunal qui s’est montré à la hauteur du procès sous haute tension émotionnelle.
Le lien entre la position de Ciena sur le ventre et sa mort, n’a pourtant pas pu être établi. Mais les trois puéricultrices présentes ce jour-là, auraient néanmoins fait preuve de négligence ou en tout cas d’un défaut de vigilance vis-à-vis de la fillette.
Le jugement rendu ce jour est donc un relatif soulagement pour les trois femmes qui devront porter cette "négligence" toute leur vie. Quant à la famille, à moins qu’elle ne fasse appel, il reste à espérer qu’à l’issue de ce procès, elle puisse enfin faire son deuil.