Le parquet a requis, mercredi devant la cour d'assises de Hainaut, la culpabilité de Benoît Corman (53 ans) et d'Assumpta Nsimyumuremyi (41 ans) pour le meurtre de Maria Isabel Alarcia Sanz, commis à Gosselies en 2021.
Devant la cour d'assises, Benoît Corman a reconnu lundi avoir étranglé, puis étouffé la victime. Il affirme cependant que sa compagne a porté, préalablement, des coups à Maria Isabel Alarcia Sanz. Assumpta Nsimyumuremyi, elle, conteste cette accusation. L'enjeu du procès repose donc sur la reconnaissance ou non de la culpabilité de la quadragénaire.
Mercredi, l'avocate générale Vanessa Samain s'est d'abord intéressée au fonctionnement du couple, qu'elle a décrit comme des "marginaux violents, alcooliques, sans scrupules et antisociaux". "Ils sont capables de passer rapidement à l'acte: ils se disputent, se bagarrent, se frappent. C'est un couple toxique." Benoît Corman et Assumpta Nsimyumuremyi ont vécu chez la victime "comme des parasites, investissant l'habitation d'une femme en état de grande vulnérabilité", a-t-elle dénoncé.
Alors qu'ils ne payaient aucun loyer malgré leurs revenus, les accusés ont occupé la chambre de la victime, reléguant cette dernière dans un lit d'appoint installé dans le salon. "Selon un témoin", la quinquagénaire "refusait de leur donner la clé de chez elle", a souligné le ministère public.
Pour ce dernier, tant Benoît Corman que Assumpta Nsimyumuremyi sont coupables de meurtre. "Il fallait être deux."
Le premier a posé les gestes qui ont provoqué la mort de Maria Isabel Alarcia Sanz. La seconde a porté une assistance active et passive à la commission du crime, selon le ministère public.
Des lésions ont été constatées sur les mains d'Assumpta Nsimyumuremyi après le crime, lors de l'examen médico-légal, a d'abord souligné le parquet. Ensuite, Benoît Corman n'a pas accusé sa compagne "pour la faire tomber avec lui", a estimé l'avocate générale. En effet, si telle avait été son intention, il aurait simplement pu "tout lui mettre sur le dos" étant donné que seules des traces génétiques d'Assumpta Nsimyumuremyi ont été retrouvée sur le pull de la victime, a relevé Mme Samain.
Enfin, l'accusée a accepté les conséquences des gestes portés par son compagnon, ce qui justifie l'assistance passive, selon le parquet. Quand les urgentistes sont arrivés, le corps était déjà froid et rigide. "Il y a eu un laps de temps entre le décès et le moment où Assumpta Nsimyumuremyi est sortie de l'appartement pour avertir le voisin." Ce laps de temps serait d'une à deux heures. "Je pense qu'ils ont discuté et essayé de ne pas assumer les faits."