La cour d'assises du Hainaut a auditionné le juge d'instruction, les policiers et les experts qui ont participé à l'enquête sur la mort de Marie Mascaux, lors de la nuit du 26 au 27 décembre 2021 dans sa maison, rue des Déportés à Courcelles.
Pascal Anique, son compagnon d'alors, est accusé de meurtre et de coups.
Les policiers ont été interpellés par l'attitude calme de l'accusé durant leur intervention, la nuit du drame. Pascal Anique, qui conteste l'intention d'homicide, leur a demandé à plusieurs reprises s'il allait être conduit en prison ou s'il pourrait aller au travail le lendemain.
L'accusé confiera à un tiers qu'il avait cogné sa compagne "bien comme il faut", mais "qu'elle l'avait bien mérité". Pourtant, c'est un véritable massacre qui a été commis. Des projections de sang étaient visibles sur les murs, selon l'enquête.
Le corps de la victime a fait l'objet d'une autopsie. Les experts ont relevé un important traumatisme facial, plusieurs fractures, des hématomes et hémorragies, ainsi que des lésions intracrâniennes. Le visage était enfoncé dans le crâne, un œil sorti d'une orbite.
Des traces de strangulation ont aussi été mises en évidence. Selon les légistes, la cause du décès est attribuable à un syndrome asphyxique provoqué par un traumatisme thoracique avec manœuvres suffocatoire et strangulatoire chez une patiente ayant souffert d'un traumatisme crânio-facial hémorragique.
L'analyse toxicologique révèle que Pascal Anique était en état d'ivresse au moment des faits, mais pas Marie Mascaux.
Pascal Anique suivait un traitement médical, souffrant notamment de troubles érectiles liés, selon lui, à des abus sexuels dont il fut victime durant sa jeunesse.
L'accusé consommait de la testostérone de synthèse, ce qui impliquait une augmentation de la masse musculaire. Les accès de colère figurent aussi parmi les autres effets secondaires, indique l'expert. L'accusé prenait aussi d'autres médicaments. Cette consommation, qui a duré plusieurs années, n'a aucun effet sur une éventuelle irresponsabilité pénale, indique le psychiatre.
Les experts en santé mentale estiment que Pascal Anique est responsable de ses actes, ne souffrant d'aucun trouble mental, ni d'aucun retard mental. Des éléments narcissiques, avec un style très affirmé, et des traits antisociaux ont été relevés lors des examens.
Un risque élevé en matière de violence conjugale est mis en évidence. L'accusé a cogné plusieurs ex-compagnes et a été condamné pour violence conjugale.
L'accusé a déclaré, devant les experts, qu'il n'avait pas souhaité la mort de Marie Mascaux.