Marc De Brackeleer, avocat général honoraire à la cour d'assises du Hainaut, a requis jeudi la culpabilité de Pascal Anique pour l'assassinat de Marie Mascaux. Il a également requis la culpabilité pour les coups portés à la victime, entre janvier 2018 et novembre 2021, et notamment pour les faits du 18 novembre 2021.
Pascal Anique est accusé d'avoir tué sa compagne, Marie Mascaux, la nuit du 26 au 27 décembre 2021 à Courcelles.
L'accusé ne conteste pas avoir frappé la victime à plusieurs reprises, entre janvier 2018 et novembre 2021. Il se trouvait en outre en état de récidive, ayant déjà été condamné pour des faits de violence conjugale à l'égard d'autres femmes. L'avocat général a dès lors requis la culpabilité à ce sujet.
Il s'est également penché sur les faits du 18 novembre 2021, qui ne sont pas contestés par l'accusé. Marie Mascaux avait été hospitalisée, souffrant de plusieurs blessures, dont un bras cassé. Pascal Anique avait été placé sous mandat d'arrêt jusqu'au 14 décembre 2021.
Libéré sous conditions, Pascal Anique ne pouvait plus fréquenter Marie Mascaux. Toutefois, ils se sont rapidement revus. Selon l'avocat général, Marie Mascaux se trouvait alors sous l'emprise de l'accusé.
La nuit du 26 au 27 décembre 2021, Pascal Anique l'a frappée à mort, lui portant de nombreux coups de poing dans le visage.
Pour l'accusation, l'intention d'homicide est établie en raison de plusieurs éléments : la force utilisée, le nombre de coups et les zones vitales visées. "Tout a été mis en oeuvre pour une mise à mort", a déclaré l'avocat général.
"Le médecin urgentiste a cru à un meurtre par arme à feu, tellement les lésions étaient importantes", a poursuivi l'accusateur public. Il ajoute que l'accusé, responsable de ses actes, a accepté les conséquences funestes de ses gestes.
Concernant la circonstance aggravante de préméditation, l'avocat général estime que la question résulte des débats. "Lors de sa tournée des bistrots, le 26 décembre, il essaye d'appeler Marie qui ne répond plus depuis la veille. Il rumine, il est obsédé, comme l'ont indiqué les psychiatres. Il s'énerve, c'est elle le problème. Il s'oriente vers l'action violente et fait ce qu'il a annoncé à plusieurs témoins, il la tue", a-t-il exposé.
L'avocat général précise que les témoins qui ont entendu les menaces de mort proférées par l'accusé contre sa compagne, quelques minutes avant le crime dans les débits de boissons de Courcelles, ne se connaissaient pas.