L'opérateur japonais SKY Perfect JSAT a commandé à Thales Alenia Space un satellite géostationnaire "numérique et reconfigurable en orbite", une bonne nouvelle pour le fabricant européen fragilisé par les mutations du marché des satellites de télécommunications, ont annoncé les deux groupes lundi.
Le JSAT-31, dont le lancement est prévu en 2027, sera "basé sur la plateforme Space Inspire de Thales Alenia Space", affirment-ils dans un communiqué conjoint.
Plus grand opérateur de satellites d'Asie, SKY Perfect JSAT dispose d'une flotte de 17 satellites et fournit à la fois des bouquets TV payants et des services de communication par satellite.
Depuis son orbite à 36.000 kilomètres de la Terre, JSAT-31 couvrira le Japon, l'Asie du Sud-Est, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les îles du Pacifique.
"Dans un contexte de marché en rapide mutation, marqué notamment par l'arrivée de nouveaux acteurs, JSAT-31 nous permettra de répondre aux besoins spécifiques de nos clients et à la demande des marchés en croissance, en particulier celui de la mobilité et du transport international", affirme Eiichi Yonekura, le PDG de l'opérateur, cité dans le communiqué.
C'est le septième satellite Space Inspire vendu par la coentreprise entre le Français Thales (67%) et l'Italien Leonardo (33%), qui n'avait plus engrangé de contrat pour ce modèle depuis fin 2022.
Ce type de satellite de nouvelle génération a la particularité d'être reconfigurable en orbite, c'est-à-dire qu'il peut s'ajuster de façon instantanée à la demande.
Une fois lancé, un satellite géostationnaire est traditionnellement dévolu à une seule mission, comme diffuser la télévision.
Avec la capacité de reconfiguration en fonction des besoins, il peut également fournir de la bande passante à haut débit. Il devient donc plus intéressant pour un opérateur de satellites de s'engager sur 15 ans, sachant qu'il pourra s'adapter à de nouvelles demandes une fois le satellite lancé.
Le marché des satellites de télécommunications est chamboulé par l'essor des constellations de satellites en orbite basse, qui a fragilisé les fabricants de satellites géostationnaires de télécommunications comme Airbus ou Thales Alenia Space.
Thales a annoncé début mars qu'il allait supprimer et redéployer au sein du groupe 1.300 postes, dont 1.000 en France, sur les 8.600 salariés de Thales Alenia Space. En Belgique, Thales Alenia Space a indiqué vouloir supprimer 115 emplois à Marcinelle.