La manière dont le grand public s'informe évolue et les vidéos publiées sur les réseaux sociaux deviennent une source d'information de plus en plus prisée, surtout parmi les jeunes, observe l'Institut Reuters pour l'étude du journalisme sur les pratiques d'information en ligne.
Les médias traditionnels sont ainsi directement concurrencés par des créateurs de contenu sur Internet.
Facebook, TikTok, X, YouTube... "Le public s'appuie de plus en plus sur ce type de plateformes pour accéder à toutes sortes de contenus et d'informations", relève Rasmus Nielsen, co-directeur de l'institut. Or, l'actualité y a de moins en moins la cote, tandis que les formats vidéos gagnent en popularité.
"Les consommateurs adoptent la vidéo parce qu'elle est facile d'emploi et qu'elle offre un large éventail de contenus pertinents et attrayants", explique Nic Newman, principal auteur de ce 13e rapport annuel. De leur côté, les rédactions traditionnelles sont encore enracinées dans une culture basée sur le texte et peinent à adapter leur narration à cette tendance.
Avec ces évolutions, une nouvelle génération de créateurs de contenus d'actualité émerge. L'Institut Reuters remarque ainsi que le jeune Français Hugo Décrypte, qui publie ses vidéos sur TikTok et YouTube, a été plus régulièrement cité dans son enquête comme source d'informations que les médias traditionnels Le Monde ou Le Figaro.
"Cet écosystème de plateformes plus complexe, la fin des renvois massifs (vers les sites des éditeurs de journaux, NDLR) par les réseaux sociaux et la concurrence croissante pour attirer l'attention signifient que les journalistes et les éditeurs devront travailler beaucoup, beaucoup plus dur pour gagner l'attention du public, sans parler de le convaincre de payer pour l'information", conclut Rasmus Nielsen.
Pour établir son rapport, l'Institut Reuters a interrogé près de 95.000 personnes dans 47 pays.