La pénibilité de certaines professions est une réalité souvent évoquée, mais les solutions proposées sont essentiellement matérielles et clairement adaptées aux grandes entreprises plutôt qu’à des petites exploitations fermières. Des étudiants en kinésithérapie de l’HELHa ont tenté d’apporter des solutions dans cette ferme de Gerpinnes.
C'est une matinée peu ordinaire pour cette exploitation fermière de Gerpinnes. Ces étudiants en 3e année de kiné observent et prennent des notes. « Nous avons des cours d’ergonomie, c’est tout ce qui concerne les postures au travail et l’aménagement des locaux. Ici, nous nous rendons chez plusieurs agriculteurs pour se rendre compte de la diversification du métier », explique Camille, une étudiante.
Avec le lait de ses vaches, Anne-Sophie produit des yaourts, glaces et fromages. Elle répète ces mêmes gestes quotidiennement et, avec le temps, elle a adapté sa façon de travailler. « Au départ, je remplissais la cruche davantage pour éviter de la remplir trop souvent. Mais je me suis rendu compte qu’en la remplissant un peu moins, c’était moins lourd », confie-t-elle.
Après quelques minutes d’observation, les deux étudiants dressent déjà un premier constat.
« Quand Anne-Sophie a rempli son pot de yaourt, on constate que le bras de levier est assez important, constate Jocelyn, on lui a donc conseillé de rapprocher les pots et d’utiliser des plus petits contenants pour diminuer le poids qu’elle a sur les bras. »
Ces gestes répétitifs ont déjà été étudiés dans l’industrie agroalimentaire. « Il y a tout un savoir ergonomique qui est connu en industrie dans l’aménagement des postes, des chaînes de production et de la posture des travailleurs. Mais l’agriculteur ne connaît pas cela, il n’est pas informé et donc on transpose ce que l’on sait, dans le domaine de l’ergonomie, dans leur pratique professionnelle pour essayer d’aménager et d’optimiser leur poste de production », explique à son tour, Fabien Buisseret, chercheur et enseignant à la HELHa.
Après avoir observé méticuleusement tous les faits et gestes d’Anne-Sophie, Camille et Jocelyn lui ont prodigué des conseils. Ce projet permettra de mieux prendre en compte les questions d’ergonomie en fromagerie afin de réduire la pénibilité du métier.